9.17.2009

DIONYSOS

Putain, je crois que j'ai retrouvé Pierre.
Non.
Si.
J'en sais rien.
Si ça se trouve je pense qu'ils se ressemblent parce que j'ai envie mais c'est pas vrai.
Mais ils se ressemblent.
Je suis presque sûre que c'est lui.

EDIT : C'EST LUI, C'EST LUI, C'EST LUI !!

Tout ça pour donner raison à Banquet sur le coup des vieux amis. C'est dégueulasse. Ça compte quand ça fait dix ans qu'on s'est pas vus, et qu'un des deux a sûrement oublié l'autre ?

Je suis sur Le Livre de Visages, c'est pas fou ça ? Moi qui m'étais promis de ne pas y aller parce que je voulais pas que Big Brother enquête sur ma vie, c'est foutu. Mais d'un autre côté il est absolument inenvisageable que je devienne amie avec mon père, ma tante ou même mon frère. Non. Les photos de beuveries, autant que ça reste du domaine du privé...

Tout ça pour mes chéris Alice et David, qui me manque beaucoup.
C'est vrai que là, me dire que c'est fait, qu'ils sont partis, c'est vraiment réel maintenant, alors qu'avant, je savais que c'était vrai, mais ça n'avait pas de consistance. Mais passer deux semaines à voir David tous les jours et d'un coup me dire qu'on va avoir seulement des nouvelles virtuelles pendant des mois avant de les revoir, ça fout un coup. Mais je suis loin d'abandonner ce projet divin d'aller les voir là bas, et c'est pas pour me déplaire qu'ils ne demandent que ça...
C'est pas très clair cette phrase.

Enfin voilà, je vais bien, et... je crois que j'ai retrouvé Pierre. Ça ça me perturbe vraiment.

9.07.2009

YES WE

Je suis chez moi, dans ma maison, mon appartement, personne ne peut entrer.
Ma porte à trois points est bien close. Demeure blindée.
Esprit blindé puisque je communique essentiellement en déclinaisons grecques, ce qui a tendance à restreindre le nombre de mes interlocuteurs. Même mon clavier a l’air d’avoir envie de se battre contre moi, et je suis tentée de dire qu’il va finir par gagner.
Déjà harassée par le travail. Enfin non, c’est supportable, ce qui est réconfortant quand on sait qu’on est lundi. Reste que j’ai deux devoirs de Grec cette semaine, que je viens de faire une version anglaise de 4h en une heure et quart, que j’ai presque terminé, mais que j’ai mis n’importe quoi, ce qui n’arrange pas le problème.
Je ne sais pas trop par où commencer. Par les œuvres de littérature que je n’ai pas lues ? Ce serait souhaitable, en effet.
En outre. Effectivement.
Ou alors, par des versions de Grec et de Latin, histoire de dire que peut-être éventuellement ça n’est pas complètement inutile de préparer ce fabuleux concours aux 114 places pour plus de trois mille candidats. A ce propos, je me demande bien quelles copies ils vont perdre cette année… L’an dernier Géographie, l’année d’avant Français. Je crois que s’ils nous obligent à repasser la Philo je commets un meurtre. Le mien ou celui de quelqu’un d’autre. A voir.
Ou encore, par les milliards de pages d’Histoire sur LA FRANCE ET L’ALGERIE, ou comment on a niqué les Arabes et on en fait un thème de concours. Ou comment l’ENS en fait un colloque que j’ai bien envie de lire mais dont le nombre astronomique de pages me rebute quelque peu.
Ou bien par le dossier de Géo de notre ancien et chéri professeur Jean Mimi qui nous a désormais lâchement abandonnés à nos tristes sorts, nous préférant les khâgneux de Montaigne.
J’ai du pain sur la planche.

Comme le dit Kitty, ce n’est pas toujours évident de se retrouver toute seule dans son chez-soi, même si on l’aime bien. Son chez-soi. On a tendance à se voir, à se regarder, considérant qu’il n’y a personne d’autre. Et puis, même sans une surabondance de miroirs, nous sommes un homme ordinaire, comme un roi sans divertissement. Alors on pense. Bon, je ne pense pas à la mort, du moins pas encore.
Tu baises, Blaise ?
Ma maman je crois qu’elle me manque plus que quand j’étais à l’internat. J’imagine que c’est parce que cette expérience de vie seule me fait entrevoir la solitude dans laquelle elle se retrouve tous les jours, désormais la même que la mienne, si l’on excepte le fait qu’elle a pour se tenir compagnie mon chien et mon chat. Ce qui n’est pas rien, surtout à 6h du matin. Moi-même je sais.
Mais honnêtement, je m’en sors plutôt bien jusque là. Je me sens bien, libre, et grandie. Ça tient sans doute au fait que le soir je peux sortir boire un verre avec des amis sans me soucier d’une présence autoritaire au-dessus de mes épaules me regardant d’un air inquisiteur et censurant jusqu’à mes pensées. Il faut tout de même avouer que toutes ces factures et ces provisions à renouveler, ça fait beaucoup de choses auxquelles il faut songer. La rançon de la gloire. Ou de l’indépendance plutôt. Oh, c’est pareil. Je serais pleine de gloire un jour, quand j’aurais intégré major et que je serais irrémédiablement prédite à un brillant avenir.
Il faut avoir confiance en nous, qu’ils disent. On fait ce qu’on peut, mais je tiens à préciser qu’on se force. Sauf peut-être les cinq hurluberlus qui trouvent que c’est un perspective réjouissante de repiquer, et qui mangent, dorment, respirent concours, dans l’espoir vain de nous impressionner. Je m’en fous, je sais qu’on peut les battre, et même si je n’ai rien contre eux, on a sans doute les mêmes moyens qu’eux, et j’ai envie de pronostiquer qu’on intégrera plus qu’eux. Juste comme ça pour le fun. Pour le foun.

Il va falloir que je trouve une date pour ma crémaillère. Ça fait deux semaines que je vis dans le péché avec un appartement qui n’a pas été baptisé. Même s’il contient des éléments qui ont eux-mêmes été baptisés, bien contre leur gré, mais surtout contre le mien. Je citerai seulement en exemple l’ordinateur portable qui a goûté au Passoa sans y avoir été invité, et qui m’a, avouons-le, causé quelque frayeur.

ὁ πύρ, πύρος m’appelle.