12.28.2008

PUMP UP THE VOLUME



Les vacances passent beaucoup trop vite c'est affreux. Si je me levais plus tôt ça passerai moins vite, certes, mais comme il n'y a rien à la télé, ben autant que je dorme.
Mais après je récupère pas et je suis toujours fatiguée, et je sens que la rentrée va être fort laborieuse...
A la rentrée je vais avoir les résultats du Concours Blanc. Ça fait deux semaines que je me prépare mentalement à ne pas avoir une seule note qui dépasse la moyenne, voire qui dépasse 7, mais je suis pas sûre que la conviction que ce n'est pas un drame dépasse le stade du rendu des copies. Je suppose que ma copie de Français et celle de Latin susciteront quelques larmes.. Il faut bien.
Et dire que j'ai mis quatre mois à craquer, quatre mois sans véritable larme, quatre mois de relatifs succès ou de relatifs non-échecs, quatre mois sans parvenir à compatir complètement à la douleur des autres, à voir leurs larmes à eux et leur détresse sans verser des larmes à mon tour, à les consoler sans ressentir la même chose au plus profond de mon être. Jusqu'à ma khôlle de latin, qui, sans être désastreuse, m'a mise face à une réalité difficile à avaler, et face à un dilemme que je qualifierai de cornélien, si j'étais en pleine lecture de tragédies, ce qui est bien évidemment le cas. Mon dilemme est le suivant : en tant que Lettres Classiques, j'ai pu arrêter ma LV2. Le temps que je ne consacrerai plus à ma LV2, je prévois de le consacrer entièrement à une -espérée- grande progression en langues anciennes. Ainsi, en arrêtant ma LV2, je me mets dans une meilleure position pour réussir en Lettres Classiques. Cependant, pour me laisser une porte de sortie vers les Lettres Modernes, je dois à tout prix conserver ma LV2. Mais alors, je compromets mes chances de réussir en Lettres Classiques. Toutefois, si j'arrête la LV2 pour mieux réussir en Lettres Classiques, et que malgré tout ça foire, et bien je n'aurais pas de porte de sortie car pas de LV2. Et dans ce cas, je crois que le suicide sera devenu la solution. Ou alors, plus tôt que prévu, le chômage auquel je suis dans tous les cas destinée.

J'écoute Rihanna. Ça me tue ça. Presque autant que le fait que je dandine mon cul devant ma cheminée quand j'entends Britney Spears toute nue dans un sauna chanter Womanizer.

Je t'aime, Arthur, King of the Britains. Et j'aime l'UGC Ciné Cité. Et j'aime Madagascar, pas l'île hein, parce que bon, la monarchie Mérina, ça va, j'ai donné maintenant, c'est bon. Et j'aime aussi le Ed Wood. Mais j'aime mieux me sentir Noël, pourvoir respirer à fond, remplir mes poumons de ce bon air qui se faisait rare, rie aux éclats, imaginer ma vie de plus tard, en parlant anglais dans les rues, en faisant chier les gens dans le bus en disant JESUS CHRIST , me dire que c'est bon, c'est trop bon, se sentir rajeunir même si on est pas bien vieux, courir comme des débiles dans un cinéma vide, de faire moquer -sûrement- par le projectionniste.. I'M LOVIN' IT.

WHAT IS THE CAPITALE OF ASSYRIA ? WHAT IS YOUR FAVOURITE COLOR ?
WHAT IS YOUR NAME -sexy Galahad- ? WHAT IS YOUR QUEST ?
MONTY PYTHON AND THE HOLY GRRRRRAIL FOR YOUR HOLY DAYS IN THE HOLY WOOD.

12.10.2008

Code Quantum of Solace

*LAUGHS*

Je sors à peine du cinéma où j'ai vu, en exclusivité internationale, le dernier James Bond. Notez l'ironie. Oui, je parle bien de celui qui est sorti il y a deux mois.
Le simple fait que je n'aie pu le voir qu'aujourd'hui manifeste encore plus fortement qu'autre chose mon absence de vie sociale. Ma société se limite au microcosme lycéen. D'ailleurs ce lycée se voit de plus en plus déserté étant donné que les manifestations semblent suivies. Le lycée Camille Ju-Ju-Jullian a même été bloqué. Évènement difficilement réalisable, même en période de manifestation anti-CPE, ou pro-CPE, c'est selon.
J'ai ri cet après midi. J'ai ri avec papa qui a de l'arthrose dans le dos et les disques C4 et C5 de la colonne vertébrale compressés. On a ri à cause de James Bond parce que ce film est véritablement drôle. Surtout après coup. Quand on se rend compte que sur les huit personnes qui ont regardé le film dans la même salle, il y en a au moins deux qui n'ont strictement rien compris à ce qui est censé constituer une intrigue cinématographique. C'est confus, brouillon, assez obscur, et ça mélange plus ou moins trois histoires sans donner particulièrement d'information sur chacune d'entre elles. Mais que c'est drôle !
Soyons clairs, a priori, un film d'action, on ne va pas le voir en envisageant l'éventualité de ne pas comprendre. Ça, ça marche quand on va voir un film allemand muet des années 20. Et je n'ai rien contre les films allemands muets des années 20. Mais ne pas comprendre réellement de quoi retourne un film d'action, à plus forte raison de nos jours, ça tient du miracle. Et dans ces cas là, on se sent fier de faire partie de l'infime minorité qui y parvient. Évidemment, j'ai saisi l'essentiel. Camille c'est une bombasse coupée haïtienne-russe, Dominic Greene n'est pas puissant sexuellement et en plus il est méchant, et James Bond est sexy au delà de toute proportion. Ça m'a suffit pour apprécier la plastique du dit monsieur et m'extasier silencieusement, bien sûr, lors des scènes de poursuite ou de combat. Il faut dire qu'on a tout eu pour les poursuites : on commence par les voitures, après on a voiture et moto, après on a poursuite en courant, entre toits à Sienne et toits dans le désert bolivien, mais aussi poursuite en avions. Et des bagarres mémorables où on entend les vrais bruits en VO, parce que je dois préciser que même si j'en ai un peu honte, je l'ai vu en VF, et des bruits tellement crédibles qu'on croirait presque qu'ils font un tennis. Mais pas un tennis entre potes, non, un vrai tennis, un tennis musclé, viril, avec de la sueur, du sang et des larmes. Mais sans Winston Churchill.
Bref, exactement le genre de film qu'il me fallait.

Ce soir je sors, et je vais avoir monstrueusement froid ça va être... monstrueux.
Et on appelle ça un pléonasme, hein Iñaki...

OLIGARCHIE.

Sinon sentimentalement c'est la merde hein, comme tout le monde j'ai envie de dire. MAIS BON. On est pas là pour ça de toute façon alors à quoi bon ressasser mon vide affectif ?
Ça a un avantage : je peux passer deux heures à parler de sexe et de nos coeurs à prendre avec des copains en déchirant des petits papiers comme de bons névrosés que nous sommes. C'est bon la jeunesse. C'est ce qu'il faut se dire. Et même si j'ai une envie irrépressible de faire avance rapide sur ma vie pour passer mes deux ans de prépa et mon année de licence, pour me retrouver au moment divin où, ravie, avec une ribambelle de sacs sur le dos, je quitterai le sol français pour m'embarquer dans l'Eurostar qui me mènera vers un autre monde, je me dis que ce sont des années géniales dans ma vie parce que j'apprends beaucoup et que j'en sortirai plus forte, et que rien ne sera beaucoup plus difficile professionnellement que ça, et que ça m'a permis de rencontrer des gens super. Et je me force à ne pas me dire : "Ça m'a aussi permis de rencontrer des cons". Soyons optimistes ! J'ai eu la meilleure note en Anglais, réjouissons-nous, ça compense mon 4,5 et mon 5 en Latin.
Le premier qui me fait remarquer que je suis en Lettres Classiques je le pends par les testicules au portail du lycée. Et si toi, lectrice, tu n'as pas de testicules, sache que je ne te juge pas, personne n'est parfait tu sais, mais que tu n'échapperas pas au supplice : je te grefferai des testicules avant de te pendre, en prenant bien soin de relier tous les nerfs de ton corps à tes nouvelles protubérances, y compris le nerf optique.
Je suis contre la violence gratuite.

12.05.2008

La banane du Se-Tchouan

Je suis pas quelqu'un de flamboyant. Je crois. Je suis juste une fille qui essaye de pas s'en sortir trop mal. J'essaye de pas faire de mal aux gens en général, parce que d'abord c'est pas cool et qu'en plus j'ai pas particulièrement envie d'être une prépa caca. Et pourtant...
Je veux pas qu'on se méprenne. Je ne vais pas mal. J'ai des choses au fond de moi, comme nous tous, qui remontent par moment, et qui, comme tous ceux qui ont pas eu une enfance toute rose dans un palace californien avec des parents friqués et aimants, ce qui est d'ailleurs rarement compatible, me donnent envie de me flinguer. Et puis après je me dis que maintenant c'est fini, que je suis sortie de là et que je m'en sors bien. Il y a des choses que j'ai réussi à dire, et d'autres que je ne pourrais jamais assumer devant personne parce que moi même je ne les accepte pas et qu'elles me font trop de mal. Ça fait partie de mon intimité et je connais certaines personnes suffisamment bien pour être certaine qu'elle comprennent ce que je veux dire. Mon jardin secret, même s'il n'y a pas que des lys et des jolis coquelicots tout choupis, ben... ben c'est comme un package quoi. Je fais avec, j'ai l'habitude. Ça ne serait pas moi sinon.
Mais c'est pas pour autant que ça va pas.
Nan, ça va plutôt bien d'ailleurs. Je viens d'achever une semaine de Concours Blanc, avec aujourd'hui cinq heures de dissertation de philosophie sur le sujet "Peut-on déterminer ce qui est juste ?". J'hésite entre j'ai raté toute ma semaine et c'est cool et j'ai peut-être pas trop mal réussi cette semaine et c'est cool. Maintenant, il ne me reste que deux jours d'épreuves, en début de semaine prochaine puis une fin de semaine à un rythme fort ralenti je pense, puis une semaine, puis les vacances. Ah oui en plus je vais me murger la gueule mercredi prochain pour fêter ça, alors ça ne peut aller que bien !

Bon, je vais essayer d'expliquer plus clairement ce qui s'est passé en Français. J'ai la fâcheuse tendance à être horriblement observatrice. Je regarde tout le temps les détails chez les gens, j'essaye de les percer à jour. Je regarde leurs bijoux, leurs vêtements, leur façon de bouger, de parler. C'est con mais j'aime bien. Et alors quand je m'ennuie c'est pire que tout. Donc, mardi, quand j'en ai eu marre de réfléchir à la description dans le roman et à la citation de Juju Gracquounet, ben j'ai observé le prof. Il se trouve que ma table était placé entre deux rangées de tables et qu'en face de moi il n'y avait rien, sauf, loin devant, la table du prof, et le prof. Et à un moment j'ai vu qu'il était en train de lire Proust, et comme je l'ai vu rire ça m'a un peu choquée, alors je l'ai noté sur mon brouillon avec l'heure. Et comme j'ai trouvé ça foncièrement amusant, j'ai continué à étudier ses réactions à la lecture de cette grande oeuvre littéraire que je n'ai pas terminée. Et il faisait plein de têtes drôles. Alors je l'ai écrit sur ma feuille. Ça a vraiment été très instructif et drôle. Du moins jusqu'au moment où il est passé à côté de ma table et où il a vu ce que j'avais écrit, et d'un coup, c'est devenu beaucoup moins drôle et beaucoup plus gênant. De là il m'a dit "Je vois que tu m'observes". Et moi je répondre "C'est parce que je m'ennuyais". Sachant que le monsieur est un rien moqueur, j'appréhende un peu le moment où il va rendre les copies, d'autant plus que j'ai zappé ma problématique. Au moins, hier au théâtre, ça s'est bien passé. Hormis que j'ai été assez mauvaise. Le truc c'est que j'ai pas super envie qu'il me prenne pour une malade mentale ni pour une érotomane. J'ai pas le béguin pour lui. Il me fait rire parce qu'il est méchant et que ça ne s'exerce pas contre moi mais ça s'arrête là. Heureusement d'ailleurs parce que j'ai vraiment pas besoin de ce genre d'emmerde en ce moment. La prépa est auto suffisante je crois en terme de prise de têtes. Moony confirmera.

Je me sens... enveloppée. Quand je vais sur mon blog, il me parait froid, sans âme, j'ai l'impression que ma vie est fausse, c'est bizarre. Mais quand je descends pour voir si quelqu'un a commenté ces merveilleuses productions littéraires que sont mes articles, et que je tourne la molette de ma souris avec le profond sentiment qu'il n'y en aura pas, je suis un peu dépitée et j'ai l'impression d'avoir perdu des ptits bouts de mon âme, jusqu'au moment où enfin je vois que non, mes amis sont toujours là, qu'ils sont dans l'ombre, dans le gris de mon fond, cachés derrière mes oreilles, et qu'ils voient tout, ils sont là, ils ne m'ont pas lâchée, les pauvres, ils auraient peut-être du, mais ils s'accrochent les bougres, ils veulent toujours de moi. Et puis tous ensemble, ils font une bulle de chaleur autour de moi, et quand je me pèle en philo, et ben eux ils sont là, ils veillent sur moi, et si j'ai envie de pleurer quand j'écris ça, c'est que si on les enlève, si on me "dégraisse" d'eux, je ressemblerais à une "nef gothique dont on démolirait par économie les arcs-boutants". Merci Juju. Ils rendent ma peau plus douce, mes yeux plus bleus, et ma vie infiniment plus belle. Et putain, que ça fait du bien de les lire.
Les cadeaux je m'en fous qu'ils soient utiles, ils peuvent même être moches, un simple bout de tissu, du moment que je sens que c'est vous, que quand je les vois je me dis que vous êtes toujours là, comme dans ce grand film de mon enfance, "Un indien dans le Placard" où un petit gamin américain transforme ses jouets en jouets vivants et après ils ne les quitte plus. Mon esprit brillant (oui, je suis modeste) a créé des représentations fictives de ces gens, et quand je ferme les yeux, je revois leurs visage, leurs cheveux de feu au vent, avec le soleil qui fait mal aux yeux derrière, mais qui est tellement beau qu'on a envie de se rendre aveugle pour se dire qu'au moins on l'a regardé en face. Et quand c'est dur, et en ce moment c'est pas forcément facile, ça me console de me dire que je suis pas toute seule, et que je peux passer une heure et demi au téléphone le samedi après-midi, rien qu'à parler de banalités et du neutre de Roland Barthes. Et de me dire aussi que ces gens là, ils comptent autant pour moi que je crois compter pour eux. Si un jour il y a de nouveaux articles sur les blogs, je mettrai des commentaires, parce que je kiffe vraiment grave les commentaires. Je suis droguée d'eux, d'autres choses aussi, mais d'eux surtout.

12.03.2008

Why don't you love me, Lord ?

Hi friends,

Je me sens un peu mal, j'ai l'impression d'être sujette à des névroses et qu'en plus le monde entier l'aurait compris. Certes j'admire beaucoup intellectuellement mon prof à ma toison mais j'ai pas spécialement envie que lui s'imagine que je pense à lui sans arrêt et qu'il a fait fondre mon coeur d'artichaut sous le prétexte fallacieux que je l'ai observé pendant la composition de mardi. Je me plains à la face du monde, sur ce blog que personne ne consulte, parce que j'ai le -sûrement vain- espoir que ça me servira de thérapie par les mots et qu'ainsi j'arrêterai un peu d'en parler de façon incessante à ma chère colocataire.
Des fois je sais pas comment elle fait, et dans ces moments là, je vous plains vous, mes amis d'avant, ceux qui m'ont subie durant ces trois longues années d'internat et de lycée, quand je parlais toujours de la même chose parce que moi-même je n'arrivais pas à en détacher mon esprit. Il se trouve que là, j'ai peut-être un peu dépassé la limite.
Après tout ça ne sera pas la première fois que j'aurais franchi la ligne avec un prof. J'ai autrefois fait entrer Hans-Peter dans mon intimité, dans mes souvenirs les plus charnels, et je lui ai montré, j'ai imposé à sa vue et à sa conscience des images que je regrette. Pour autant, je crois avoir conservé une place qui n'est pas trop méprisable dans son estime, et il continue à me dire bonjour quand je le vois, à me traiter comme un être humain. Alors oui, certes, j'ai un peu fait la Gestapo de mon prof de français, mais dans aucune autre intention particulière que celle de distraire mon esprit et de renforcer ma bêtise qui fait qu'après deux ans d'un enseignement acharné mené par un individu avide d'idées générales de noix, j'ai quand même réussi à oublier pendant cinq heures la notion de problématique, et ainsi à rédiger un devoir somptueux en neuf pages mais qui manquent cruellement d'une question qui serait son fil directeur. Je crois bien que mon devoir se suit, qu'il n'est pas trop mauvais, mais oublier de faire une problématique en hypokhâgne, ça tient ou de la débilite profonde, ou alors d'un sérieux problème psychologique passager. Et j'ai du mal prendre une décision entre les deux.
D'autant qu' à force de m'autoanalyser je réalise l'immense nécessité d'une psychothérapie, ou non, plutôt d'une psychanalyse poussée et étendue sans doute à plusieurs années, avec un vrai bon psy, comme le docteur Freud dans La Part de l'Autre, qui me mettrait face à des réalités que j'ai déjà effleurées et qui me terrifient un peu. Je suis intimement persuadée qu'un des fâcheux inconvénients de la psychanalyse c'est qu'à l'issue de celle-ci, on se connaît trop bien, et certaines facettes de sa personnalité ou de son inconscient se révèlent si fortement à nous même qu'on ne peut les ignorer, et alors, on se rend bien compte à quel point notre nature et pervertie et malsaine. Et je crois que je suis quelqu'un de profondément torturé au fond parce que sinon je ne ferais pas les rêves que je fais, qui, même s'ils sont anodins, révèlent des trucs pas cool. Et en plus quand j'étais petite je croyais que ça pousserait, ce qui ajoute au vice de ma personne.
Qu'est ce qui m'a poussée à faire ça ? Je n'en sais fichtre rien, voyez-vous. Ce qui m'importe à l'heure actuelle, ça serait e trouver un moyen miracle pour qu'il ne s'en souvienne pas, ou alors de façon plus imaginable, qu'il le prenne juste avec rigolade et que ça ne porte pas à conséquence, qu'il n'en reparle pas, et surtout qu'il ne se serve pas de ça pour se moquer, même gentiment, de moi, car là je crois que mon auto-dérision irait s'enfouir bien loin, derrière mon ego et derrière la boule visqueuse et noirâtre de honte qui grossit en moi depuis hier. Je me sens juste super con. Je me dis que s'il ne l'avait pas vu, seuls mes amis me prendraient pour une folle, et encore, ce serait marrant, et puis ça finirait par tomber aux oubliettes, comme tout, et on n'en reparlerait qu'en guise d'anecdote, dans des moments particuliers. Alors que là j'angoisse pour demain parce qu'on a théâtre et que je vais le voir, et aussi pour jeudi prochain parce qu'on aura cours, et encore plus pour le moment où il va rendre le devoir où je sens bien la petite pique moqueuse qui pourrait être résumée par "tu ferais mieux de penser à faire une problématique plutôt que de noter ce que je fais sur tes feuilles de brouillon". Là je crois que... Je crois que je pleure. Oui, ça me semble la solution la plus logique et la plus émotionnellement envisageable.
Il faut dire qu'émotionnellement c'est pas la joie totale en ce moment. Surtout quand la famille oublie de souhaiter tes dix-huit ans le bon jour. Et même si tu dis aimablement que c'est pas grave, à l'intérieur, on peut pas dire que ça fasse du bien. Surtout aussi quand cette famille fait un caca nerveux pour descendre de Paris fêter le-dit anniversaire au seul moment où je suis disponible, parce que ça coûte tellement cher le train pour eux qui gagnent quatre fois plus que ma mère par mois, parce que le train c'est fatiguant en plus d'être un investissement. Comme si je n'étais pas au courant. Il est vrai que je ne prends pas le train deux fois par semaine depuis plus de trois ans. Il est vrai que toutes les fois où on s'est vu, ce n'était pas moi, ou mes parents, qui avaient pris train ou voiture pour les rejoindre. Il est vrai que depuis des années ce n'est pas toujours nous qui allons les retrouver, y compris pour mon anniversaire. Ce qui me navre profondément c'est qu'on puisse donner un argument financier à des gens qui se saignent depuis des années parce qu'ils ne gagnent pas bien leur vie, et pour assurer à leurs enfants la vie qu'ils espèrent pour eux. Je trouve ça injuste qu'ils nous aient fait culpabiliser de leur voyage à eux, alors qu'après l'un d'eux offre un cadeau qui coûte au moins deux mille euros à la personne qui partage sa vie.
Je conçois que ce que je dis est excessivement égoïste. Je ne suis pas vraiment jalouse de ce cadeau qui coûte très cher. Quoique. En fait si. Parce que lui il a les moyens de débourser seul cette somme alors que moi on m'a refusé un cadeau qui coûtait six cent euros et qui aurait dû être un cadeau commun, cadeau utile à mes études, sinon nécessaire, parce que c'était trop cher. On n'a pas trois cent euros pour moi mais on les a pour aller à des concerts, à des rencontres sportives, pour payer des pianos.
J'en ai marre que ce blog soit toujours mon défouloir contre les mêmes personnes mais il se trouve que ce sentiment là je le cache depuis quelques temps parce que j'aurais honte de l'exprimer devant mes parents. Alors ici je me plains, non pas tant d'eux que de ce qu'ils dégagent parfois sans le savoir, des sentiments qu'ils suscitent, d'inexistence, de manque d'importance, d'oubli presque.
Je doute que quelqu'un d'autre que moi lise ce post, parce qu'il est long, autobiographique, égocentrique, dépourvu de tout intérêt, et qu'il n'apporte quelque chose qu'à moi.
Après tout c'est déjà pas mal.