12.15.2009

T'as rien de mieux à foutre ?

Non.

Depuis que j'ai Facebook, mon blog est en état de mort cérébrale. Et euh... Bon, ça me fait un peu chier de me dire que des milliers de lecteurs sont en détresse depuis que je ne publie plus mes merveilles, mais d'un autre côté, je m'en fous un peu aussi.
Je me dis que je n'aurais rien de bien intéressant à dire. Du genre, à la question "koi 2 9 ?", je répondrais "ri1 é twa ?!??!! hihihi".
Mais en fait c'est faux. Il se passe des milliers de choses dans ma vie.

D'abord, je suis en Concours Blanc, et dans la catégorie loose, on bat tous les records. Une grande qualité rédactionnelle et une richesse d'idées m'assurent un avenir glorieux.
Ensuite, j'ai froid. Mais ça on s'en fout, c'est pas le sujet, et puis c'est assez récent comme problème. Mais quand même, je suis en passe d'inventer une nouvelle expression, qui illustre tout à fait ma culture grandissante et le fait que la prépa littéraire nourrit les esprits. En effet, je pense remplacer "froid de gueux" par "froid de salope". D'une part, c'est beaucoup plus actuel, beaucoup plus in. Et en plus, j'aime assez caser des jurons dans chacune de mes phrases, ce qui pour être honnête ne vient pas d'une volonté délibérée mais plutôt d'un vocabulaire trop châtié qui prend le dessus sur ma conscience et qui me fait commencer chaque phrase par "putain". Ou autre. Mon vocabulaire est spécifique, mais large.
Ensuite, j'ai presque volontairement accru mon vide sentimental, et ce par une excellente lucidité vis à vis des événements divers qui peuplent mon existence. Après une phase d'euphorie pré-adolescente particulièrement embarrassante rétrospectivement, et des moments de grand romantisme absolument pas partagés, sinon avec mon ordinateur, je suis revenue à la raison. Ce garçon a certes tout pour plaire. Mais il est loin, on ne se connait pas vraiment, et je n'ai pas envie de souffrir inutilement, avec comme unique contrepartie sa même pas certaine langue dans ma bouche pendant deux heures. Ainsi, l'aboutissement du raisonnement est le suivant : il me plait, mais pas au point de faire 700km pour passer deux heures avec lui et le voir partir après, sans être sûre d'obtenir quoi que ce soit. Nous nous reverrons, un jour, cet été peut-être, mais je ne prends pas le risque d'une déception de plus et/ou d'une détresse émotionnelle longue durée, surtout une année de concours. Alors oui, il faut savoir vivre sa vie, et avancer, mais cette année est importante, et suffisamment dure à porter sans que je me rajoute des peines. Et puis le concours, même si je ne l'aurais sans doute pas, ça serait dommage de me saborder d'avance en foirant mon deuxième semestre.
N'est-il pas ?
Je contemple avec satisfaction le chemin parcouru depuis quelques années, et je me dis que ce genre de raisonnement rationnel ayant pour unique but mon bien-être sur le long terme aurait été inenvisageable il y a quelque temps.

Alors donc, c'est encore et toujours le vide intersidéral, ce qui m'amène à une question de choix :
"Vides et pleins en Turquie."
Mais je suis quand même bien entourée, et de mieux en mieux j'ai l'impression. Il y a des choses qui se norment, qui se régularisent, qui se consolident, et toujours pour le mieux. Donc finalement, même si c'est dur, même si j'en chie, même si je me bats contre moi-même pour me lever le matin, j'ai plutôt le moral. Je sens que j'ai vraiment regagné ma place, que tout est comme avant, que je sers à quelque chose, et qu'on me fait confiance. Je suis fichtrement bien où je suis.
Et je ne partirai pas dans la digression de la nostalgie à venir à la fin de l'année, quand certains décideront de quitter Bordeaux, parce qu'ils ont besoin de changement, ce que je comprends pour l'avoir moi-même fait il y a cinq ans. Mais il en restera quand même un paquet, et ce paquet là, c'est des vrais.

Et maintenant, je vais retourner sur Facebook.

10.18.2009

BREATHING AGAIN

Pour commencer en fanfares une semaine que je pense devoir être aussi désastreuse que la précédente, et ce pour des raisons multiples comme :

- demain je vais me faire lapider en Français
- mardi je vais me faire lapider en Latin
- mercredi je vais me faire lapider en Histoire
- jeudi je vais me faire lapider en Grec
- vendredi je vais me faire lapider en Géographie

J'annonce au monde que j'ai à peu près le moral, que j'ai repris du poil de la bête, que les vacances approchent et qu'elles devront faire vraiment beaucoup, beaucoup de bien, et aussi que... Pierre est célibataire.

A big big heart bumping inside...

Love you all !

10.15.2009

AS A WALKING NIGHTMARE

Après la journée, que dis-je la semaine, que dis-je les semaines, pitoyables que je viens de passer, et qui ont culminé entre ma soirée d'hier où je me suis enfermée dehors avec les clés dedans sur la porte, et la version latine de ce matin qui s'est conclue en apothéose de mon incompétence...

... j'annonce au monde que Pierre n'est pas célibataire.

10.11.2009

UNINTERESTING

Fear of losing something.
Fear of missing something.
As if GG had a bad influence upon me. (certainly true by the way)
Listening to Lily Allen, who is gorgeous and makes good songs.
Weird situation.
Identify.

10.09.2009

SON OF

Le moment est plutôt mal choisi, mais il est nécessaire que je m'épanche un petit peu, puisque mon état actuel ne me permet pas de bosser ma philo de manière sereine.

Depuis maintenant deux jours, le débat universel consiste à décider si oui ou non Frédéric Mittérrand est un connard pédophile.
Bon.
C'est d'abord le fait que soit récupéré à des fins politiques tout bonnement dégueulasses un ouvrage littéraire qui me révulse. Un livre, qui a peut-être ses défauts _ et qui m'a fait passer pour un mouton à Mollat tout à l'heure quand je mec m'a envoyée chier en me disant qu'il n'atait plus disponible nulle part_ a été publié il y a maintenant quatre ans. Je ne dis pas que le laps de temps écoulé efface ce qui peut être raconté, qui n'est pas dit être vrai de bout en bout par ailleurs. Mais il a à l'époque été accueilli de façon tout à fait honorable par la critique, et personne n'est allé vomir des obsénités à son égard. Toutefois, maintenant qu'il prend position en tant que Ministre pour soutenir un artiste français, il est bien aisé de réutiliser ce livre contre lui, l'accusant des pires choses.
Souvenons-nous au passage de ce que le cours de philo de terminale nous a appris : l'inceste c'est le tabou universel, commun à toutes les sociétés. Maintenons tout de même la frontière entre pédophilie et inceste. Le spectre de l'amalgame guette trop vite dans cette histoire.
Je trouve ça profondément injuste et révélateur des faiblesses d'une idéologie de chercher les éléments compromettants de la vie d'une personne pour décrédibiliser sa fonction, son action, tous ses engagements, et par la même mettre à mal sa dignité.

Le plus détestable dans tout ça, c'est sans doute la rapidité assassine des jeunes loups du Parti Socialiste qui se croient sûrs de leur jugement au delà de toute proportion, et qui suivent si vite le Front National sans prendre la peine, semble-t-il, de lire véritablement le chapitre concerné. Se fier à des lignes sorties de tout contexte, qui plus est par Marine Le Pen, est fort périlleux. Mais il était de sa part à elle très habile d'asséner ainsi des phrases, et surtout des mots choisis par un écrivain, pour faire croire ce qui est assez clairement éloigné de la réalité à la lecture du texte complet. Elle a joué son jeu, et j'ai arrêté de voir la politique avec des yeux purs depuis trop longtemps pour la juger sur ses procédés, qui se sont d'ailleurs révélés d'une efficacité redoutable.
Mais ce Benoît Hamon et cet Arnaud Montebourg ont été si promps à se jeter dans la bataille, à coups de grands mots comme "révocation", sans peser leurs mots et prendre le temps de réagir posément à ce qui est pour moi avant tout une oeuvre littéraire et donc artistique.
Ils ne savent visiblement plus quoi inventer pour critiquer le parti adverse, faute d'avoir des idées à eux qui puissent mener à une politique concrète. N'ayant à ce point rien à proposer, ils se contentent de casser violemment du sucre sur le dos des autres. N'est-ce d'ailleurs pas une basse vengeance destinée à donner le coup de grâce à un homme portant ce nom illustre d'un président socialiste et ayant rejoint les rangs de l'honteuse majorité ?

Ce qui m'agace également est ce qui va vite est monté en épingle comme la "coalition des pédés". Le seule socialise à dénoncer cette chasse aux sorcières est Bertrand Delanoë, mais on dira bien qu'il le soutient car il a lui-même des choses à se reprocher. Puis vient Daniel Cohn-Bendit, que l'on a lui-même accusé récemment d'être un pédophile, lui aussi à la suite d'un livre, mais lui à la veille d'une éléction (ce qui n'a pas empêché son parti de faire sensation...). Ce sont des soutiens certes courageux et, je pense, justifiés, mais à vrai dire, ils ne sont pas évidents gérer.

Mais plus que tout, je trouve honteux qu'on ose attaquer un artiste sur le choix de ses mots. Oui, il aime les hommes, et peut-être est-ce un vieux relan puritain qui déchaîne toute cette haine. On se défrendra bien d'attaquer l'homme à cause de son homosexualité, bien sûr. Mais si celle-ci était toujours une maladie mentale, ça arrangerait tout le monde, et puis même, si on était avant 1981, avant que son oncle n'abolisse la peine de mort, une bonne décapitation, et l'affaire serait réglée.
Mais il faut bien être conscient qu'il s'agit d'une oeuvre artistique, écrite par un homme qui ne songeait sans doute pas devenir un jour Ministre de la République. Qui irait condamner les grands auteurs que ce pays a portés pour avoir laissé une ambiguïté dans leurs récits ? Pourquoi cet homme-là aurait-il du écrire un texte limpide, dépourvu de toute sensibilité littéraire, laconique ? Il a écrit l'oeuvre qu'il a voulu, romançant des événements ayant sans doute une grande part de vrai, mais il avait le droit de choisir les mots qui lui plaisaient, qui correspondaient à la façon dont il parle dans sa tête, dont il écrit. Et s'il a choisi le mot "garçon" et le mot "gosses", il suffit de lire le reste pour bien se rendre compte qu'il s'agit d'une appréciation subjective.
Qui serait assez naïf pour croire que quand un homme de son âge et de sa carrure (physique, s'entend) décrit un "garçon" qui fait "presque sa taille", il parle d'un môme de 12 ans ?
Frédéric Mitterrand ne mesure pas 1m50, et les Thaïlandais ne sont pas réputés pour être particulièrement grands en taille. La description du sexe de ce jeune homme parait même assez éclairante sur le type de catégorie d'âge que désigne le terme "garçons".

Ensuite, il ne s'agit plus de pédophilie, et c'est bien de cela dont on l'accuse, à tort, j'en suis intimement convaincue à mesure que je lis et que j'écris.
Reste bien évidement la question du tourisme sexuel, qui est aussi dégueulase que tout acte de prostitution forcée. Mais c'est quelque chose de bien différent que de la pédophilie. Lui-même éprouve des regrets sur ce qui a pu se passer. Tout cela s'inscrivait dans un contexte qui n'est pas évident de saisir, n'ayant pas eu la même vie que lui. Bien sûr, loin de moi l'idée d'excuser la transgression d'une loi par la détresse d'un homme, mais avec un peu d'humanité, on peut peut-être essayer de comprendre. Il aurait sans doute du répondre de ses actes devant une cour de justice, quelle qu'elle soit. Mais cela n'a pas été fait sur le moment, et c'est bien différent du cas Polanski. Il n'a pas fui devant un jugement. Non, il a écrit un livre, il a continué à vivre, et personne n'est venu le chercher. Je ne le blâmerai pas pour ne pas s'être traîné aux pieds d'un juge en suppliant qu'on le juge. Comme tout homme, il n'aspire pas à une existence derrière les barreaux. Le fait qu'il regrette ce qui a pu se passer n'excuse rien, il l'a fait quand même, et avoir mauvaise conscience ne pardone pas des actes. Sur ce point, je m'accorde avec la majorité des commentateurs.
Malgré tout, je leur reste opposée dans une accusation fallacieuse de pédophilie.
Relations tarifées, oui. Des enfants, non. Et les larmes dans sa gorge ainsi que la révolte qu'il a montrée au journal télévisé d'hier me donnent envie de croire qu'il dit vrai. Un homme qui a violé des enfants et qui s'en voit accusé longtemps après, même bon acteur, peut difficilement feindre une telle émotion et une telle peine à se voir traîné dans la boue.
Peut-être suis-je un peu naïve ? Peut-être est-il un homme profondément malsain qui cache très bien son jeu.
Je préfère me faire un peu confiance sur ce coup, et assumer mes opinions.

9.17.2009

DIONYSOS

Putain, je crois que j'ai retrouvé Pierre.
Non.
Si.
J'en sais rien.
Si ça se trouve je pense qu'ils se ressemblent parce que j'ai envie mais c'est pas vrai.
Mais ils se ressemblent.
Je suis presque sûre que c'est lui.

EDIT : C'EST LUI, C'EST LUI, C'EST LUI !!

Tout ça pour donner raison à Banquet sur le coup des vieux amis. C'est dégueulasse. Ça compte quand ça fait dix ans qu'on s'est pas vus, et qu'un des deux a sûrement oublié l'autre ?

Je suis sur Le Livre de Visages, c'est pas fou ça ? Moi qui m'étais promis de ne pas y aller parce que je voulais pas que Big Brother enquête sur ma vie, c'est foutu. Mais d'un autre côté il est absolument inenvisageable que je devienne amie avec mon père, ma tante ou même mon frère. Non. Les photos de beuveries, autant que ça reste du domaine du privé...

Tout ça pour mes chéris Alice et David, qui me manque beaucoup.
C'est vrai que là, me dire que c'est fait, qu'ils sont partis, c'est vraiment réel maintenant, alors qu'avant, je savais que c'était vrai, mais ça n'avait pas de consistance. Mais passer deux semaines à voir David tous les jours et d'un coup me dire qu'on va avoir seulement des nouvelles virtuelles pendant des mois avant de les revoir, ça fout un coup. Mais je suis loin d'abandonner ce projet divin d'aller les voir là bas, et c'est pas pour me déplaire qu'ils ne demandent que ça...
C'est pas très clair cette phrase.

Enfin voilà, je vais bien, et... je crois que j'ai retrouvé Pierre. Ça ça me perturbe vraiment.

9.07.2009

YES WE

Je suis chez moi, dans ma maison, mon appartement, personne ne peut entrer.
Ma porte à trois points est bien close. Demeure blindée.
Esprit blindé puisque je communique essentiellement en déclinaisons grecques, ce qui a tendance à restreindre le nombre de mes interlocuteurs. Même mon clavier a l’air d’avoir envie de se battre contre moi, et je suis tentée de dire qu’il va finir par gagner.
Déjà harassée par le travail. Enfin non, c’est supportable, ce qui est réconfortant quand on sait qu’on est lundi. Reste que j’ai deux devoirs de Grec cette semaine, que je viens de faire une version anglaise de 4h en une heure et quart, que j’ai presque terminé, mais que j’ai mis n’importe quoi, ce qui n’arrange pas le problème.
Je ne sais pas trop par où commencer. Par les œuvres de littérature que je n’ai pas lues ? Ce serait souhaitable, en effet.
En outre. Effectivement.
Ou alors, par des versions de Grec et de Latin, histoire de dire que peut-être éventuellement ça n’est pas complètement inutile de préparer ce fabuleux concours aux 114 places pour plus de trois mille candidats. A ce propos, je me demande bien quelles copies ils vont perdre cette année… L’an dernier Géographie, l’année d’avant Français. Je crois que s’ils nous obligent à repasser la Philo je commets un meurtre. Le mien ou celui de quelqu’un d’autre. A voir.
Ou encore, par les milliards de pages d’Histoire sur LA FRANCE ET L’ALGERIE, ou comment on a niqué les Arabes et on en fait un thème de concours. Ou comment l’ENS en fait un colloque que j’ai bien envie de lire mais dont le nombre astronomique de pages me rebute quelque peu.
Ou bien par le dossier de Géo de notre ancien et chéri professeur Jean Mimi qui nous a désormais lâchement abandonnés à nos tristes sorts, nous préférant les khâgneux de Montaigne.
J’ai du pain sur la planche.

Comme le dit Kitty, ce n’est pas toujours évident de se retrouver toute seule dans son chez-soi, même si on l’aime bien. Son chez-soi. On a tendance à se voir, à se regarder, considérant qu’il n’y a personne d’autre. Et puis, même sans une surabondance de miroirs, nous sommes un homme ordinaire, comme un roi sans divertissement. Alors on pense. Bon, je ne pense pas à la mort, du moins pas encore.
Tu baises, Blaise ?
Ma maman je crois qu’elle me manque plus que quand j’étais à l’internat. J’imagine que c’est parce que cette expérience de vie seule me fait entrevoir la solitude dans laquelle elle se retrouve tous les jours, désormais la même que la mienne, si l’on excepte le fait qu’elle a pour se tenir compagnie mon chien et mon chat. Ce qui n’est pas rien, surtout à 6h du matin. Moi-même je sais.
Mais honnêtement, je m’en sors plutôt bien jusque là. Je me sens bien, libre, et grandie. Ça tient sans doute au fait que le soir je peux sortir boire un verre avec des amis sans me soucier d’une présence autoritaire au-dessus de mes épaules me regardant d’un air inquisiteur et censurant jusqu’à mes pensées. Il faut tout de même avouer que toutes ces factures et ces provisions à renouveler, ça fait beaucoup de choses auxquelles il faut songer. La rançon de la gloire. Ou de l’indépendance plutôt. Oh, c’est pareil. Je serais pleine de gloire un jour, quand j’aurais intégré major et que je serais irrémédiablement prédite à un brillant avenir.
Il faut avoir confiance en nous, qu’ils disent. On fait ce qu’on peut, mais je tiens à préciser qu’on se force. Sauf peut-être les cinq hurluberlus qui trouvent que c’est un perspective réjouissante de repiquer, et qui mangent, dorment, respirent concours, dans l’espoir vain de nous impressionner. Je m’en fous, je sais qu’on peut les battre, et même si je n’ai rien contre eux, on a sans doute les mêmes moyens qu’eux, et j’ai envie de pronostiquer qu’on intégrera plus qu’eux. Juste comme ça pour le fun. Pour le foun.

Il va falloir que je trouve une date pour ma crémaillère. Ça fait deux semaines que je vis dans le péché avec un appartement qui n’a pas été baptisé. Même s’il contient des éléments qui ont eux-mêmes été baptisés, bien contre leur gré, mais surtout contre le mien. Je citerai seulement en exemple l’ordinateur portable qui a goûté au Passoa sans y avoir été invité, et qui m’a, avouons-le, causé quelque frayeur.

ὁ πύρ, πύρος m’appelle.

8.23.2009

EMERGENCY

10.42 p.m.
And in the end.

C'est bizarre, je me sens comme si j'avais perdu quelque chose.
Ça réveille des trucs en moi, la fin d'un cycle, la perte de quelque chose à quoi on s'était habitué. Ils ont tous leur histoire, leur passé, et c'est si facile de s'identifier à n'importe lequel d'entre eux, voire à tous.
D'autant que je suis amoureuse de John Carter depuis des années. C'est incurable.

Il me reste une semaine. J'ai l'impression qu'après je vais entrer dans une pièce et que quelqu'un va fermer la porte derrière moi et me regarder en ricanant à travers un hublot. Et la seule chose que je pourrai faire sera m'asseoir et attendre, et puis regarder par la fenêtre les gens qui s'éloignent sans savoir que je suis là. Je ne sais pas combien de temps il va falloir que j'attende dans cette pièce. Je n'y suis pas seule, bien sûre, mais j'ai l'impression que quelque chose à changé, peut-être parce que moi j'ai changé, que je ne suis plus la même. Dans cette pièce, je suis censée avancer, me préparer pour la vie de dehors, mais je ne sais pas comment on fait pour l'appréhender quand on n'a pas de contact avec elle.
Je vais vivre dans une théorie pendant encore un an et ça me pèse.
Ces derniers temps, j'ai repris contact avec des gens qui me sont chers, très chers, et je me rends compte que ça fait trop longtemps que je les avais laissés derrière moi. Mais j'ai besoin de sentir leur présence, j'ai besoin de savoir que mon sort les intéresse. C'est peut-être un peu égocentrique, tant pis, mais j'ai envie de savoir que je compte, que je ne suis pas qu'une image qui passe et qui n'intéresse les autres que pendant que je suis là physiquement pour leur rappeler mon existence.

Je me demande quand enfin les choses vont se mettre en ordre. Parce que je sais bien que moi je n'y peux rien, qu'il faut laisser faire le temps et que forcer le destin - auquel je ne crois pas par ailleurs - ne mène à rien. Encore que, des fois il faut agir et savoir un peu provoquer. Mais pas chercher à ce que les choses se passent. Ça doit venir comme ça. Mais j'en ai marre que ça vienne chez moi et pas chez les autres. Manque de réciprocité.
J'ai des gens autour de moi, et à une époque de ma vie où j'ai réalisé que les gens se foutaient un peu de moi, je n'aurais jamais cru en avoir autant. Mes amis, ils ne se comptent pas sur les doigts d'une main, contrairement à ce que disent les tests de personnalité sur le web, mais ce ne sont pas non plus une multitude de connaissances. Ils existent vraiment, et on est bien ensemble, je crois.
Mais il manque toujours quelque chose. Écrire, écrire, écrire, ça ne changera rien, mais au moins ça me permet de mettre ça quelque part en attendant que ça passe, ça me permet de m'en décharger, et de penser à autre chose, de me dire que je ne suis pas la seule.
Et que 2011, j'ai encore un peu de marge. J'imagine que ça viendra un jour, peut-être celui où je m'y attendrai le moins, parce que c'est romanesque, et que je suis romanesque. Parce que je suis une littéraire, et que les mots, c'est viscéral chez moi.
Encore que j'aurais bien aimé être médecin, si j'avais eu le cran, si j'avais eu le courage. Que je n'ai pas. Mais c'est pas grave après tout, je ferais un boulot inutile, mais qui au moins me plaira. Ou bien qui ne me plaira pas et qui fera semblant d'être utile. Mais si, c'est utile un prof de Français, tentons de nous en convaincre.

Let it be.

8.14.2009

PUT YOUR HANDS UP FOR DETROIT

Me voilà de retour du pays des gens qui roulent à gauche, wah c'est top délire !

J'ai rapporté la grippe A, histoire d'avoir un souvenir plutôt fun de mes vacances. C'est donc avec la gorge défoncée, le nez bouché et de l'asthme que mon retour en France s'est fait.
Tout ça pour dire que je serais bien restée un peu plus longtemps à bouffer du porc et à boire de la bière et du thé en alternance, pour prouver à la Terre entière que la grippe, même pas peur même pas mal, moi je l'ai tous les hivers, je suis pas encore morte. Par contre je trouve ça dégueulasse que les vieux ils soient presque immunisés, sous prétexte qu'ils sont vieux... C'est de l'injustice pure, c'est inadmissible.
Ma petite semaine londonienne a été pleine de surprises. D'abord parce que je croyais ne partir qu'avec ma vieille tante, et qu'en fait, ben non. C'est avec joie que mon amie de toujours Leslie a rejoint la partie, et c'est vraie que malgré la séparation, malgré des contacts peu fréquents, rien n'a changé. C'est assez fou de réaliser qu'on est capables de délirer comme avant, comme si on se voyait tous les jours, et que l'éloignement n'a pas détruit la relation de confiance qu'il y a entre deux personnes qui se connaissent depuis la sortie de la maternité. En l'occurrence la mienne.

Difficile de ne pas aimer l'Angleterre quand tu vois les yeux des serveurs des pubs quand t'as un accent français dans ton magnifique anglais.
Et puis bon, on mange bien - malgré les critiques incessantes des gastronomes bien français bien chauvins, je maintiens - on boit bien (d'ailleurs, comment ça t'aimes pas la Guinness ? C'est quoi ce délire ??), on fait des trucs cools...
Ma maison de mon hôtel était juste à côté de Saint Pancras, qui est à côté de la célèbre gare de King's Cross. Je n'ai malheureusement pas eu le courage d'aller demander à un agent la voie 9 ¾, la peur du ridicule...
On a vu plein d'expos, je me suis découvert un amour pour Camille Corot, j'ai confirmé celui pour Gustave Courbet, en même temps qu'un autre Gustave, Flaubert celui-là, occupait mon esprit avec plein de mots et de phrases et d'éducations sentimentales... Et puis là, apothéose de la jouissance intellectuelle, l'exposition merveilleuse sur Henry VIII, qui m'a encore plus fait adorer ce personnage. Et à propos, merci Stéphane Bern pour la petite émission d'hier soir, j'ai kiffé je dois dire. A part l'autre sexologue de merde et ses raisonnements cons de sexologue. L'apothéose de la jouissance beaucoup plus superficielle c'était la visite de Christ Church, où mon âme d'enfant a pu redécouvrir les lieux bénis qui ont vu le tournage de Harry Potter, et il faut bien avouer que c'était que du bonheur. On remercie le jeune catholique a l'origine de notre visite en français, qui nous a gratifié d'un "Là le tableur c'est le portrait de l'auteur d'Alice au pays des merveilles... Carol euh Léoui...". Sinon Oxford c'est quand même que du bonheur, surtout quand on achète le sweat tellement cliché Oxford University avec un délectation non dissimulée, et qu'on a en bonus un t-shirt gratuit.
Le must du must, en dehors de la joie irrépressible de regarder Gok's Fashion Fix, c'est la pluie. La bonne pluie anglaise, qui te prend quand tu t'y attends le moins et qui te trempe jusqu'aux os, et qui moi, me rend heureuse.

A part ça, depuis que je suis rentrée de Paris, j'ai une vie sociale pour le moins limitée, puisque je consacre mon temps à Frédéric Moreau et à Madame de Clèves, via Dionysos directement dans la langue, pour bien rester hermétique à l'histoire... J'ai quand même dépensé un peu de sous pour acheter de quoi meubler mon petit chez moi, qui ressemblera un jour à quelque chose, quand il y aura un lit dedans. Nous avons convenu avec mon brave ami que le lit, c'est le coeur de la maison, et pas la cuisine, surtout depuis l'invention de Mc Donald's. J'attends donc qu'il arrive, un jour, à savoir lundi ou mercredi, jours où je vais suer comme une vache pour grimper deux étages d'un escalier en colimaçon avec des cartons et pour monter mes meubles. Le truc c'est qu'il ne va pas falloir que je sue de trop, si je veux sortir dans la ville et être présentable pour faire des choses avec du café avec mon cher David, que je dois voir mercredi normalement. Je dis ça dans le but subtilement déguisé de faire réagir, ce qui ne manquera pas de fonctionner j'espère, et surtout Caroline qui n'a pas encore daigné honorer de sa signature ce blog.

Et puis je suis rassurée finalement. Je ne me suis toujours pas remise au latin et au grec de façon intensive, trop obnubilée que je suis pas mes lectures, et il faut dire que réciter mes déclinaisons à mon chat dans mon lit n'est pas d'un grand effet. Les scrupules que j'attendais avec tant d'impatience font enfin leur apparition, quel soulagement. Je vais donc continuer à les ignorer gentiment en allant faire des fiches sur l'histoire de France et sur l'histoire d'Angleterre.

7.16.2009

SPECULOS

What's new pussycat ?

Je suis rentrée de mes premières vacances et je me décide enfin à écrire quelque chose, parce que je sais que d'une certaine manière il le faut.
Il y a eu des hauts et des bas, des moments où je me suis cherchée, et je me cherche sûrement encore un peu, et puis des moments d'attente, de doute face à ce que je peux attendre qu'on me dise. Et j'attends encore. Mais ça va mieux, le calme après la tempête est revenu.
J'ai pu parler calmement, et maintenant je veux vraiment passer à autre chose, parce que ça vaut pas le coup. Bien sûr, ma grande fibre belliqueuse reste présente, et peut-être inconsciemment et profondément en moi-même, je suis en permanence à la recherche d'un conflit, mais il se trouve que là, les conflits, ils sont ailleurs, et je n'ai pas envie ni besoin d'en créer des nouveaux qui seraient bien plus compliqués à gérer parce qu'ils impliqueraient de nombreux protagonistes. Pour être plus claire, je garde mes amis, parce qu'ils sont moins faux que la plupart des gens, et parce qu'aussi c'est dans mon intérêt de me les concilier. Et je ne dis pas ça uniquement parce que je suis intéressée dans leur amitié, mais ça ils le savent bien. Les soucis, je les réserve à un domaine plus privé mais étonnement plus sûr car j'ai mes certitudes sur leur issue, puisque je connais mes soutiens et mes adversaires. Triste langage que j'emploie pour parler de ça. Allez, je change de sujet, c'est pas marrant et puis les vacances c'est pas fait pour ça. On est d'accord, il y a des sujets que l'on ne laisse pas s'immiscer dans le divertissement.

Il est bien plus amusant de se torturer en pensant à son cher et tendre pour recevoir la sollicitude nocturne d'une fille presque inconnue et de sa toute nouvelle pilule à boîte bleue, c'est mieux, elle préfère. A bon entendeur.
Donc sinon, je pars bientôt à Londres, et je vais grave enjoy ma race d'aller à Trafalgar Square voir des gens anonymes faire des trucs en haut d'une tour pour le bonheur et l'épanouissement personnel d'un plasticien que je ne connais pas.
En Août, je vais emménager dans mon super petit 20m², que je décore déjà dans ma tête, et qui a les murs blancs et pas taupe, et qui sera très probablement aménagé par mes soins dans les teintes noir et orange. Parce que je suis quelqu'un de profondément moderne voyez-vous, et qu'il faut de la sobriété et de la classe avec une pointe d'originalité et de folie. Si je vous le dit. J'ai Valérie Damidot qui pense à ma place en ce moment. Ou pas.
J'ai déjà prévu de mettre mes jolies photo encadrés au dessus de mon lit, celles que Banquet m'a offertes pour mon anniversaire il fut un temps. Parce qu'elles sont belles et que je les aime. Ça fait longtemps que j'ai pas eu de nouvelles d'elle d'ailleurs, il serait bon que je move mon ass un de ces jours, pour savoir si les enfants qu'elle garde ne lui ont pas arraché ses beaux cheveux, et pour tester sa résistance psychologique au harcèlement constant des démons de l'enfance. J'ai bon espoir.

L'autre jour, j'ai réalisé que j'avais rêvé que la planche pourrie était sortie de son champ d'activité, et j'avais un grand bien-être qui coulait au fond de moi. Et en fait, c'était pas vrai. Et là, un grosse chape de plomb m'est retombée dessus.

J'ai recommencé à travailler, ça y est. Je me suis mise à relire L'Éducation sentimentale, et ça me plaît toujours, ce qui est assez rassurant, et je crois qu'il y aura des trucs à dire sur la politique, je commence déjà à y penser, c'est beau la prévoyance. Mais à part ça, le quart d'heure de latin et de grec journalier, on peut dire que c'est passé au plan du "j'y pense de temps en temps", mais ça ne me passionne pas outre mesure. Et puis je n'ai pas encore de scrupules. Rassurons-nous, le temps fera son oeuvre, et courant-Août, si je ne suis pas revenue à la raison, les remords viendront me visiter. Malheureusement pour moi, me lever à 13h tous les jours sous le prétexte que j'ai regardé la Traviata à la télé m'empêchera sans doute de réaliser mon grand projet d'avoir fini L'ES à la fin de la semaine. Il va falloir revoir mes prévisions à la baisse.

Comme tous les étés, je me sens pleine d'une envie indéfinissable, mais quand je suis assise sur mon canapé ou sur ma chaise d'ordinateur, je suis incapable de mettre un mot sur ce que je veux faire, et puis je suis inactive. Terriblement inactive. Je suis molle, je tourne en rond, je regarde le Tour de France, je m'extasie devant le manque de crédibilité des Experts:Miami, et je ne sers cruellement à rien. Je regarde des émissions qui me tourmentent, comme sur une fille de dix huit ans dont le voeu le plus cher est de percer dans le milieu du film pornographique. Et dire que pour moi orgasme c'est une définition dans un dictionnaire, et que ma vie sexuelle se résume à ce que je lis sur celle de Michael Jackson, c'est triste. Non, j'en rajoute. J'en quand même fait plein de points au test de pureté, ça gère la fougère, et c'est non négligeable dans mon parcours de jeune fille dépravée.
Bref, j'essaye d'être constructive, mais pour le moment, on ne peut pas dire que ça serve à grand chose. Déjà, j'ai chargé mes photos sur mon ordi, ce qui est un grand pas de fait. Comme quoi mon existence se satisfait de peu. Mais que voulez-vous, mon portable sonne, et c'est déjà ça de pris. Je ne suis pas toute seule, perdue dans ma campagne orageuse, j'ai des gens qui se prennent pour Forrest Gump autour de moi, et d'autres qui déambuleront à moitié nus en portant des cartons demain après-midi.

Il est encore tôt, et Frédéric Moreau m'appelle, je l'entends d'ici. Clitorine de Piquet-Dur elle aussi m'appelle, mais je n'ai pas beaucoup de temps pour elle en ce moment, dans l'oisiveté qui me caractérise, je n'arrive pas à me décider à faire quelque chose, alors je ne fais rien en prétextant que je n'ai pas le temps.
J'attends beaucoup de commentaires sur cet article, qu'on se le dise. On me les a promis. Je vous attends les amis. J'ai terriblement hâte. C'est ce qui a motivé cet article sans queue ni tête que je ne savais comment remplir et qui finalement se retrouve bien fourni. Et puis j'en avait marre de voir toujours le même article en première page.

Au fait, j'ai regardé Paranoïak ce soir. Et c'était bien. Et puis j'ai vu que, contre toute attente, La Guerre des Stevens, ça peut mener à quelque chose.

6.15.2009

I'M FULL OF LUST

Hello, my name is Sarah. Nice to meet you, I'm full of lust.

"Bonjour." "Hum hum." "Non non." "Non mais Vanessa, elle est nulle en langues, avec tous les séjours qu'elle a fait..." "Bonjour David..."

Bonjour David. Il est coolos David. Il fait beaucoup de choses pour moi, alors qu'il est pas obligé. Il est particulier, parce que du côté de son père il est blindé, parce qu'il en est à sa quatrième belle-mère et qu'il attend avec impatience la prochaine, pour autant que ça ne soit pas moi, puisque c'est avec lui que je vais me marier. Parce que c'était évident qu'il était pas super à l'aise à la Gay Pride, mais qu'il est venu quand même. Parce qu'il a un humour fou, de grands talents d'imitateur, une générosité presque surprenante, et aussi une capacité impressionnante pour écrire des sms tendancieux le soir...
C'est peut-être grâce à lui que je ne dormirai pas sous les ponts l'an prochain, et qui plus est que je dormirai peut-être dans le Bordeaux des riches, dans le Bordeaux des cannelés Baillardran et de Sandro. Rien n'est fait, mais j'ai de l'espoir, parce que je me dis que c'est l'occasion rêvée pour ne pas avoir à chercher d'appartement.

Lui, il s'en va. Loin. A Cardiff. Chez des gens qui parlent avec un pur accent, et qui ne comprendront rien au sien qui est typiquement américain. Il faut dire que quand tu vas aux Etats-Unis tous les ans et que tu te tapes deux Californiennes, tu connais bien leur langue. Sans jeu de mot. Ou avec. Il s'en va avec Alice, notre Alice nationale. Ça me fait tout bizarre de me dire que l'an prochain ils ne seront plus là, déjà que maintenant le matin on ne peut plus se retrouver près de leur radiateur, pour discuter avant que les profs arrivent, et voir qu'on est vachement soudés finalement, puisqu'on est presque quinze tous ensemble à chaque fois. Non, maintenant, c'est fini, le radiateur est définitivement vide, uniquement habité par Tom, à qui personne ne tient à faire la conversation, et nous on reste sagement assis à nos places, comme par respect pour ce lieu qui n'est plus vraiment le même maintenant. De toutes façon, plus rien n'est vraiment pareil depuis que tout le monde commence à partir. Sans Jessie, sans Thomas, sans Emmanuel surtout, et puis donc, sans Alice et David, on est bien conscient qu'on va quitter notre chère A135, et puis qu'on va les quitter eux aussi, après tout ce qu'on a vécu ensemble.

Mais Cardiff, c'est pas si loin. Et puis Bordeaux IV, ça l'est encore moins.
Mais bon, la nostalgie, même un peu avant l'heure, c'est incontrôlable.
Pour y remédier, j'honorerai la proposition de partager le lit de David à Cardiff, ou le sofa d'Alice, pour pouvoir faire un barathon et les revoir, parce que même encore presque là, ils me manquent déjà. Heureusement que David vient nous voir, qu'il m'envoie les fameux sms, et qu'on va revoir Alice et tout le monde au Cap-Ferret pour faire une jolie soirée de désintégration !

J'ai quand même passé un beau week end, qui m'a gentiment rappelé que je suis pas super désirable vu que quel que soit le mec qu'on rencontre dans la rue, c'est pas vers moi qu'il vient, mais à bien y réfléchir, c'est pas si grave, je m'en remettrai. Au besoin, je finirais par violer quelqu'un dans une ruelle sombre, ou alors j'irais m'inscrire sur Meetic. En attendant, me coucher à cinq heures du matin, pour ça, ça valait vraiment le coup.
Ça valait fuckin' le coup de gueuler dans le Café Brun "J'ME SENS CHIENNE" parce que David avait dit "Hum... J'me sens mal...". Et même si j'ai passé une nuit affreuse, j'ai été en harmonie toute la soirée, même quand Charley m'a très élégamment ignorée. Ou non, je mens un peu, parce que j'ai quand même été en bad de voir à quel point il ne regardait que Lucie et à quel point mes paroles pouvaient s'envoler dans le vent frisquet de Bordeaux, mais comme j'étais pas toute seule à m'être faite jeter ce jour là, et parce qu'il y a eu les bras d'Emmanuel, bourré mais compatissant et compréhensif, j'ai passé une soirée géniale, avec des gens que j'adore, et que je ferais tout pour ne pas perdre l'an prochain.

Et puis on en a rencontré des gens, c'était un peu la folaï dans Bordeaux samedi soir. Entre le fameux Charley, qu'on a cru perdre avec notre français quand on voulait parler de lui sans qu'il comprenne avant de se rendre compte qu'il parle français couramment et qu'il sait même dire "palombière", le monsieur pas du tout défoncé qui est venu nous demander trois fois si on n'aurait pas "10 ou 15 cents", ou son ami qui est venu nous demander "un peu de coke", que nous avons doucement envoyé vers "les gens là-bas" parce que "oui eux ils en ont de la coke".
Le bouquet final fut donné pendant une demi-heure par les deux sexy over sexy pompiers de Paris, à 4h du matin, sur le chemin du retour. Un mec de 25 ans qui a déjà passé deux ans en Afghanistan, pour qui ranger des livres à la bibliothèque de Saintes c'est beaucoup plus respectable que sauver la vie des gens. Victor et Maxime. Ce fut bien drôle.
Et j'allais oublier Clément, le mutilateur de pigeons, croisé dans la rue devant Kju et qui part faire un footing autour du Parc Bordelais au lieu de dormir paisiblement vu l'heure indue.

Bref, de nombreuses péripéties.



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Et sinon, ça c'est le L de loser, parce que j'ai voté pour les losers aux Européennes, par respect pour le magistral cours de sa fille sur un poème des Regrets de Du Bellay. Je me dis que peut-être que j'aurais de bonnes notes en dissert' l'an prochain si je commence à lui cirer les pompes dès maintenant en votant pour son père. Mais je crois que l'échec sera cuisant.


A part ça, et pour terminer en fanfare, la nuit de folie que j'aurais du passer en ébats inconscients dans la Twingo de David, et qui n'a finalement pas eu lieu, a tout de même eu le mérite de me donner les conséquences physiques attendues.
J'ai un lumbago.
Je rappelle que j'ai 18 ans.

6.06.2009

ACHILLES

Ce week end, c'est le week end spécial ados sur Canal.
Il paraît que ne pas avoir couché à 15 ans c'est la lose, et que porter des talons hauts en 3ème c'est on ne peut plus normal. Et là je me dis que je suis ringarde, vraiment. En plus, j'ai appris que les sacs Longchamp maintenant c'est pour les classes moyennes et que les gens cools ils les rangent au placard et ils n'en reparlent plus pour pas avoir la honte. Hello, Camille Jullian, t'as la honte tu sais ! Les gamins ils font des fêtes pas possibles à 13 ans alors que moi j'ai découvert ce que veut dire sortir quand j'en avais 15. C'est quoi le souci là ?
J'ai pris un coup de vieux je crois, et pourtant, je suis jeune. Je le revendique parce que bon, j'ai pas envie de devenir aigrie trop vite, quoique ça commence déjà. Je suis déjà un peu une vieille réactionnaire qui campe sur ses positions et qui refuse la discussion.

Merde, je voulais dire un truc super intéressant et j'ai oublié.

Je suis en mode ultra glamour là tout de suite. Je suis en short rose pâle avec des petites fleurs indéfinissables dessus, un short qui n'a plus aucune forme, si tant est qu'il en ait eu une auparavant. Et puis j'ai les cheveux en bataille et puis je suis toute grognon.

C'est important, je trouve, de se sentir importante.
"A sense of power", c'est pas tout à fait ça, mais c'est l'idée. Sentir qu'on compte pour les autres, qu'ils prennent des nouvelles, que ça leur fait plaisir d'entendre notre voix ou juste de savoir qu'on est là. C'est aussi se dire qu'ils ont besoin de nous parfois et qu'ils savent qu'ils peuvent nous faire confiance. C'est très narcissique comme raisonnement, mais je pense qu'on l'a tous à un moment ou un autre, quand un ami vient nous demander conseil ou a besoin de nous pour se rassurer. Mais c'est aussi, en sens inverse, sentir que les gens s'intéressent à nous, qu'ils s'inquiètent quand ça ne va pas, et qu'ils sont des soutiens qui peuvent être juste de principe, mais c'est déjà ça. Savoir que malgré les vacheries qu'on peut se dire, il y a toujours un retour affectueux qui fait qu'on ne leur en veut jamais et qu'on sent bien que c'est l'humour qui nous fait nous maintenir.
Et puis ils sont aussi là quand il faut se battre et se remettre à flot pour ne pas couler dans trois mois. Parce que, dans trois mois, je vais retourner à la case Latin sans passer par la case Départ et sans recevoir 20.000 Francs. Et j'ai plutôt intérêt à y arriver, sinon il va y avoir un souci. D'autant plus que je sens que si ça continue je vais être obligée de modifier quelque peu mon orientation et sacrifier l'enseignement que je pourrais faire des Langues Anciennes, dans le simple et unique but de ne pas finir chômeuse et d'avoir mes diplômes. Et oui, après, quand je serais "post-doctorante", comme il dit le monsieur qui y croit grave, je pourrais être lectrice ou maître de conférence. Ben oui. C'est très enrichissant d'avoir une relation beaucoup plus d'égal à égal avec ses profs, de ne plus être uniquement leurs subordonnés, mais de pouvoir leur parler en faisant juste attention à notre vocabulaire. Parce qu'ils nous considèrent comme des adultes et qu'ils ont plutôt intérêt à être gentils avec nous s'ils veulent qu'on devienne les futurs eux. Ça serait un tel honneur pour eux. Veugra.

Dans une semaine, j'arrête de réfléchir. Dans une semaine je bois comme un trou pour fêter notre victoire éclatante sur cette année. Il nous restera deux semaines à tirer, mais sans devoirs, sans khôlles, avec seulement des fêtes, des soirées de désintégrations, des journées à la plage, des Gay Pride, des aprems au cinéma, qui nous mèneront vers le lieu où on pourra "vivre de sexe et de bière tiède". Bien que je ne sache pas vraiment pourquoi. D'autant que le clan des célibataires se réduit peu à peu, ce qui n'arrange pas le problème. On se sent de plus en plus seuls maintenant qu'on n'est plus que trois.
Il faudrait que j'évite toute expression avec "trou" dedans, qui me rappelle trop celle régulièrement employée dans notre microcosme : "être un trou".
La Grosse est partie. C'est une salope, mais c'est tellement bon de savoir qu'elle est plus là. Maintenant, juste pour l'achever, il va juste falloir qu'elle réalise quels autres petits cadeaux on lui a fait, et puis ça sera bon. Elle n'existe tellement plus aujourd'hui que je n'ai même pas envie de m'étendre sur elle. Au sens figuré bien sûr. Je n'ai jamais souhaité "m'étendre" sur elle. Dégueu.

Pauvre Éric. Il doit être tout triste ce soir. Je pense à toi Éric, même si tu t'en fous parce que t'en sais rien.

XOXO.

5.27.2009

ULYSSES ULIXES

Je suis "tout sauf vulgaire".

J'ai des amis géniaux.

Et toi la vieille moche, je t'aime pas.

5.23.2009

STOP BARKING

Oh Oh Oh, it's Santa Claus !
Or not.

If I were a responsible girl, I would be working instead of lazing on a saturday afternoon. But I'm not working. I'm weary. I don't have much strength any more. I'm making mistakes without realizing it at once. Like telling very very private things when I drink too much. Things I regret having said, but especially things I regret having done.
And why does my year last so long ? Ten months is absolutely too much. It's... long !
Tired of being working all the time, without living my life, without living what I want to live before I die. Oh no, I'm not going to die now. At least, I hope I won't.
Am I a list-girl ? In a way, I am. But the difference is that I'm so smart that I can keep the appearences because I don't write my lists, I keep them in my head.

J'appréhende ma fin d'année.
Déjà parce que je ne suis pas allée chez le coiffeur, et que j'en ai marre parce que ma maman m'avait dit "oh ben oui si tu veux", phrase qui avait été irrémédiablement suivie de la sempiternelle rengaine "tu iras voir sur ton compte si la LMDE t'a remboursée...".
MAIS NON ILS M'ONT PAS REMBOURSEE PUTAIN !
Alors mes cheveux j'ai décidé qu'ils sont tout moches. Et je suis ultra superficielle, ça craint.

J'ai lu Michaux, et j'ai pas tout bien compris, pour ce que ça a d'étonnant, on évitera de commenter. J'ai lu des poèmes romantiques, et j'ai pas été trop surprise parce que je savais déjà que les plus belles choses qui m'aient été données de lire c'est des oeuvres romantiques.
J'ai l'impression que je régresse en cette fin d'année. J'y arrive beaucoup moins bien. Bon d'accord, dans une certaine mesure, mais quand même.
Et puis j'ai peur de ce qui va arriver.
J'ai peur de mes derniers devoirs, de mes dernières khôlles, de ma pièce de théâtre qui risque d'être un joli désastre, j'ai peur de mes amis, qui savent désormais des choses qui pourraient me nuire. J'espère ne pas avoir tort de leur faire confiance. C'est dur de dire ça, parce que dans un sens, si je ne le pensais pas je serais bien trop naïve, mais en le pensant, je remets en question leur intégrité, et s'ils me prouvent qu'ils étaient dignes de ma confiance, moi je n'aurais fait que douter d'eux. Il va falloir que j'apprenne à mentir même sous l'influence de l'alcool.
Ou alors que j'arrête de boire.
Mais si j'arrête de boire je me mets à fumer, ce qui n'est pas moins dangereux si l'on en croit les spécialistes.

Tout ça mis à part, je suis tiraillée, entre me dire que quoi qu'il arrive je passerai en deuxième année, et me dire que c'est pas sûr du tout, à cause de ma charmante prof de Latin, qui m'aime peut-être pas trop, en fait je n'en sais rien, mais qui surtout, manque cruellement de tact. Et puis le prof de Géo non plus c'est pas le dieu de la délicatesse. Je sais pas si c'est le fait que MPAD soit un chômeur-branleur qui fait des fautes d'orthographe, mais en tous cas, mercredi il n'était pas dans sa meilleure humeur. La seule note mauvaise de toute une année scolaire et ça y est, c'est une piqûre de rappel qui me met en garde pour l'année prochaine. On peut pas dire que ça fasse honneur au 13 qui m'a accompagné toute l'année. Je suis un peu déçue comme qui dirait. Et pourtant j'ai même pas raté ma khôlle, c'est fou ça alors.
A part ça il parait qu'être mauvais en Latin ne conditionne pas l'échec d'une vie, ce qui est assez rassurant, mais si pour y remédier, je dois "traduire du Cicéron tous les jours cet été", je pense que ma volonté profonde va y opposer quelques réticences.
Mais bon, vu que je suis trop un génie en Anglais et que les gens se méprennent trop sur mon talent, je vais faire semblant d'être le génie universel que les gens voient en moi, et si jamais j'ai un problème, et bien je pleure. C'est mon joker, et je ne l'ai pas encore utilisé une seule fois, alors je peux bien me permettre. J'avour que ça change une vie d'être entourée de gens brillants. Parce que des Hélène P., c'est marrant cinq minutes quand on est en Terminale, mais ça n'enrichit pas particulièrement son horizon. Et puis ça fait toujours plaisir de voir ses anciens profs qui ont l'air content de voir ce qu'on devient.
Eux aussi ils se méprennent un peu je crois. Ou alors, hypothèse que je vais tenter de privilégier mon flatter mon égo et pour montrer que "haut les coeurs !" je suis pas la névrosée que l'on a décrite... ou alors, disais-je, c'est moi qui me méprends. C'est vrai qu'on se sent tout de suite mieux.
Ou alors c'est moi qui ne connais pas ma valeur. Je suis vraiment un putain de génie. On y croit. Tout du moins, je ne suis peut-être pas aussi cruche que je veux bien le croire par moment. Il est également possible qu'on me fasse des reproches pour me faire rebondir. Mais je crois que j'ai une justifictaion tout à fait rationnelle au fait de n'avoir pas voulu le voir plus tôt : c'est parce que je ne veux pas admettre que les gens m'aient cernée aussi vite. Je ne veux pas me voir si prévisible, si banale, si dans le moule de tous les prépas qui fonctionnent à peu près tous pareils et qu'ils faut pousser et mettre dans l'échec pour les faire réussir mieux encore. Tout ça met bien évidemment le Latin à part. Mais même à ce sujet, je ne suis peut-être pas aussi mauvaise que ça. J'ai des lacunes, mais j'ai les moyens d'y arriver. Et puis pour le reste, mes notes sont bonnes, presque toujours au dessus de la moyenne sauf dans de rares occasions. Alors quoi ? Alors mes profs ont bien vu que j'ai un orgueil qui peut être fort bien utilisé, en me mettant face à un mur que je dois à tout prix franchir pour me prouver, et leur prouver, que je vaux mieux que ça.

J'ai hâte d'être le 13 juin.
Ca aura été mon dernier devoir, ça sera la Gay Pride à Bordeaux, et puis je pourrais recommencer à vivre.
Et essayer de me trouver un mec accessoiremment.
Si jamais ça ne déplait pas à ce garçon d'être accessoire. Hum. Je plaisante bien sûr.
Je préfère préciser au cas où l'homme de ma vie traînerait dans les parages...

5.02.2009

Being S.

Just 'd like to be peaceful inside, just 'd like to watch US series without thinking that living others' lives is much easier but much less concrete.

Juste un petit bout de femme qui mate Gossip Gril à longueur de journée au lieu de lire Yves Michaud et qui parvient à s'identifier à des gens qui sont aux antipodes de sa condition.
Juste un petit électron dans l'univers qui sert à rien mais dont l'absence serait je crois tout de même remarquée, électron qui n'est pas si libre que ça, qui est même irrémédiablement attaché aux mêmes personnes, toujours aux mêmes.
Cellule souche qui regarde un monde privé qui tombe en pièces, avant que d'autres pièces ne viennent remplacer celles qui se sont échappées, et qui réalise à quel point son existence et celle des autres qui gravitent autour d'elle sont fragiles. Qui aimerait pouvoir être avec ceux qu'elle aime pour les soutenir et s'immerger dans leur douleur, parce que pour le moment elle comprend que ça fait mal mais elle arrive pas à faire autre chose que compatir, elle n'arrive pas à ressentir les choses elle-même, hormis les larmes qui monte quand elle entend les larmes des autres, ce qui n'est qu'une pure réaction à un stimulus et qui ne représente pas une émotion personnelle.
Cette goutte d'eau elle ne sait pas exactement quoi faire, elle est comme perdue, elle est là, elle existe, elle tourne en rond - ce qui est un effort pour une goutte d'eau - et elle essaye de trouver l'attitude adéquate, elle essaye de ne pas confondre les enjeux, elle essaye de mettre de l'ordre dans ses priorités, de ne pas mettre sur le tapis des choses qui ne devraient pas l'être en ces instants précis, tout en n'oubliant pas ces mêmes péripéties qui demanderont une explication sérieuse un jour ou l'autre, sans quoi on ne pourra pas continuer comme ça.
Je ne peux pas vivre dans le mensonge, comme je ne peux pas me résoudre à faire un choix, j'ai besoin de parler, de dire les choses clairement, mais aussi qu'on entende ce que j'ai à dire car malgré ce que d'aucun peut penser je ne suis plus une enfant et j'ai mon mot à dire dans des choix qui impliquent ma vie, même si cet avis ne doit pas être décisionnel. Mais j'ai le droit de savoir au moins, qu'on soit honnête avec moi, qu'on me regarde dans les yeux et qu'on me dise la vérité au lieu de vivre par l'intermédiaire d'euphémismes peu convaincants. Mais dans un monde policé, il faut aussi apprendre à faire la part des choses, à pardonner, à mettre les choses de côté le temps nécessaire à l'apaisement d'autres problèmes, d'autres blessures plus profondes et plus prioritaires.
Apprendre à vivre dans le monde.

4.29.2009

A PAIN IN MY LEGS

La dernière et fatidique rentrée a eu lieu. Ça y est. Les vacances, c'est fini pour moi. Dans deux mois, c'est la fin du monde, la fin d'une torture psychologique et d'un suicide intellectuel. Et le début d'une autre vie, vie qui va durer deux mois. Et qui va elle même engendrer un monstre. Peut-être le dernier. peut-être pas.

J'écoute The Automatic. C'est toujours aussi bien.
J'ai du mal à me dire qu'il y a des gens qui n'ont pas encore repris le travail, ouhh les vilains voluptueux affalés sur leurs séants sans activité ! Moi je travaille dur. J'ai une moyenne de cinq heures de cours par jour, c'est la décadence totale, on travaille plus là... C'est la faute de notre professeur émérite de géographie qui a décidé de reprendre la fac pour prolonger son éternelle jeunesse qui réside dans sa mise en pli héritée très directement de Karl Marx.
J'ai eu aujourd'hui une preuve de l'existence de Dieu, qui reste encore quelque peu obscure à mon esprit résolument cartésien. Il a fait un temps de chien les premier et dernier week end des vacances, comme pour nous rappeler qu'on quittait une période de malheur que l'on allait finalement retrouver. Là, il fait mauvais depuis samedi, donc, et le temps redeviendra beau lorsqu'à nouveau on ne travaillera pas, à savoir jour férié et repos hebdomadaire. Dieu sait que le soleil c'est bon pour le moral, alors il nous le donne en dose spécialement graduées pour pas qu'on soit drogués et qu'on ait toujours le plaisir de le retrouver et de glorifier le Seigneur pour ses bonnes oeuvres...

Et pourtant, j'ai pas repris ma crise mystique. Peut-être ne s'est elle jamais achevée... Ça expliquerait pourquoi j'ai regardé la Messe de Pâques à la télé...
Pour continuer dans le domaine liturgique de mes dieux vivants, j'ai besoin de l'aide inestimable d'Arthur. Le 20 mai, j'ai un devoir de culture-G-civilisation en Anglais, sur le thème pas du tout large et imprévisible et fourbe comme un indigène, à savoir, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis.
Voilà voilà. Si tu as des trucs passionnants à m'apprendre en matière de politique, comme sur la famille royale que j'adule jusque dans mes rêves les plus fous, ou sur le sexy président du pays "le plus instable politiquement de la planète" selon Immanuel Wallerstein qui prévoit incessamment un guerre civile à cause de la crise économique, du fait que les Américains sont "tous armés"... Ou encore, et je pense que ça t'intéresse plus et moi aussi d'ailleurs, sur le mode de vie, les moeurs dissolues de nos voisins d'outre-manche. Je t'engage mon fidèle compagnon. Je sais que tu pourras remplir ta mission qui ne te demandera pas trop de travail vu que bon, c'est ton dada. Et si j'ai une bonne note je te ferais un cadeau. Mais tu mériterais déjà un cadeau parce que c'est toi qui me fais le plus travailler mon anglais alors bon, je te dois le respect quoi.
Je pense que je te rapporterai un présent audacieux du pays de Shakespeare, que je pense rebaptiser, "le pays de Hugh Laurie", et ce sans référendum parce que je me contrefous de l'avis de la population.
A propos je fucke très profondément le Parti Socialiste dans son ensemble en ce moment. Et en particulier Ségolène la reine des connes qui bat des records en matière d'auto humiliation et de ridicule international, puisqu'elle se plaît à donner le bâton pour se faire battre à l'immense majorité de la population mondiale. Je ne m'étendrai pas.
Mais j'ai cependant décidé de manière très officielle dans mon for intérieur que je ne voterai pas pour le Parti Socialiste Européen le 7 juin, parce que ce merveilleux parti au nom qui fait rêver jusqu'à Dieudonné par son évocation poétique hors du commun est lié à la IIIème Internationale Socialiste. Et ça me fait peur très honnêtement. Je vais voter pour François. Je crois. J'adhère grave à François. François me plaît trop, et puis fréquenter sa progéniture me rend tellement fière. J'ai constaté une chose totalement vraie, c'est que la prépa, déjà ça rend extrêmement critique vis à vis de l'information, mais aussi, ça fait virer à droite politiquement, tout ça parce qu'on grandit un peu dans nos têtes et qu'on devient aussi plus nuancer et que, drame absolu, on PERD NOS ILLUSIONS.
Vivement la retraite comme on dit. Mais pour remédier à ça, il y a les amis, et puis il y a l'alcool. J'aime bien ce genre de cocktail...


EDIT: Dieu existe vraiment: lundi je commence à 11h puisque les gentils profs font nos équivalences...

4.20.2009

I'M JUST TALKING TO MYSELF

Laurent, dis moi pourquoi tu as à ce point tenu à nous pourrir nos vacances.
L'Analytique du beau, ça...ça pue.

J'en ai marre de lire. J'en ai marre d'avoir mal à la tête dès que mes petits doigts fluets touchent un livre. J'en ai marre d'avoir une envie irrépressible de rien faire, de regarder rien à la télé, de regarder rien sur l'ordi.
Et j'en ai très très marre que mon disque dur soit saturé.

Demain je sors, et je vais boire beaucoup beaucoup. Trop. Et ça m'emplie de joie. Ça fait bien trop longtemps qu'on est pas sortis tous ensemble, bien que là le tous ensemble soit restreint par la non-présence d'Emmanuel qui est trop occupé à faire des galipettes avec des militaires en uniformes, armés et musclés. Quel fantasme. Oui, ça marche avec moi le fantasme de l'uniforme je suis désolée. Je reste mesurée tout de même, parce que sinon ça craint du boudin et que bon, les gendarmes avec leurs cuissardes et leurs collants bleu-marine, c'est pas que ça m'excite pas mais bon, ça m'excite pas. Malheureusement pour moi, je crois que ce sujet, pourtant d'actualité, ne passionne pas les foules. Je vais donc passer à autre chose.

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J'en ai marre de travailler parce que je sais pas trop à quoi tout ça va mener. L'hypokhâgne ça craint du boudin parce que comme on continue à faire pareil qu'au lycée, mais en pire, on se rend pas compte qu'on est en train de se spécialiser. Alors que si. En fait. En fait, on est en train de cravacher dans toutes les matières pour finalement se retrouver dans une fac de "un truc" alors que cette fameuse matière n'aura représenté que 10% de notre travail sur deux ans. Pourquoi on n'a pas un diplôme de fin de prépa ? Et donc comme on bosse pour une seule chose en en faisant dix, à la fin on ne sait plus vraiment si on fait ce qu'on aime ou pas. Je sais plus trop ce que je veux faire, voilà tout. J'ai juste pas envie de rester là, mais j'ai comme l'impression que je fais des plans sur une comète qui ne viendra jamais me chercher. J'ai pas envie de rester sur le bord de la route. J'ai pas envie d'être un jeune hérisson sur le bord de la route, et de me faire écraser par la seule charrette qui passera en une année. Ça serait un peu ridicule comme mort tout de même. J'arrive pas vraiment à me projeter professionnellement. Je sais pas si c'était une bonne idée de savoir tout de suite ce que je voulais faire, comme une intuition, quelque chose dont je n'aurais jamais à douter. Parce que maintenant je doute. Et je sais pas quoi faire quand je doute. J'arrive pas à prendre de décision. Je sais pas quoi faire. La seule chose qui me vient à l'idée, c'est de continuer comme si de rien était, puisque de toute façon, ce choix antique que j'ai fait pour ma vie, il ne pourra pas me faire tant de mal que ça. Je sais pas s'il pourra véritablement me faire du bien, mais après tout, j'ai encore un an pour y réfléchir et pour foutre en l'air deux ans de ma vie. Seconde possibilité, et je dis seconde parce qu'entre celle-ci et tout arrêter je ne vois pas trop ce qui s'offre à moi, faire une double licence, ce qui paraît nettement moins ravageur, et c'est certainement vrai. Si je faisais une double licence en anglais, je pourrais montrer mon grand talent en version et gratifier mes professeurs de mon fluent english and brilliant accent. Ça, ça pourrait être bien, parce que ça légitimerait une demande d'Erasmus. Mais après, est ce que c'est jouable un double master ? Faut peut-être pas rêver quand même, je suis pas Jésus non plus.
Je vais faire un sondage : est-ce qu'un mémoire sur le sujet "la perception et l'apprentissage des langues anciennes dans un pays de langue germanique en comparaison avec un pays de langue romane" pourrait justifier que je parte en Erasmus, potentiellement à Oxford ou à Cambridge qui, d'après les dires très rassurants d'une camarade khâgneuse, accueillent des Lettres Classiques ?
Vous êtres obligés de répondre oui.
Après tout je veux bien partir ailleurs. Pour le prestige, je suis loin de cracher sur Oxbridge, j'apprendrais même à faire de l'aviron si ça pouvait m'aider. Mais si jamais je me vois proposer d'autres universités, je vais, je cours, je vole, et je me casse. Je pense que je vais aussi me renseigner pour des bourses ou des partenariats avec des facs aux Etats-Unis, histoire de mettre toutes les chances de mon côté. Mais je sais pas où chercher. Je suis une intellectuelle, je n'ai absolument aucun sens pratique parfois. Souvent. Mais je vais pas lâcher l'affaire, j'en ai trop envie. J'ai même pensé à un truc fantastique, pour me faire un peu des soussous, ou pas d'ailleurs, l'été prochain. Vu que mon été durera trois mois, le mois de septembre, je vais peut-être pas chômer tout le temps comme une larve, ça ne serait pas constructif. Mais un géniale opportunité peut s'ouvrir à moi, puisqu'un mois c'est long, je pourrais essayer d'être jeune fille au pair tout le mois de septembre au Royaume-Uni. Oui, j'ai de la suite dans les idées, quand je veux. Et là je veux.
Bref, bref.
On s'en fout en fait de ma vie. Mais non pas du tout enfin. Je m'en fous, t'as qu'à lire mon titre et fais pas chier.

[EDIT : Une question qui restera nécessairement sans réponse. Adrien, à quoi tu joues ?]

"fuck you, fuck you very very much..." <3

4.13.2009

PLANCHE POURRIE

J'ai pas que des bonnes nouvelles en ce moment.
Je crois que le fait d'être en vacances et toute la pression du Concours Blanc retombe, et là, je craque très facilement. Comme quand j'ai regardé Grey's Anatomy cet après midi ou encore FBI: Portés Disparus ce soir. Faut arrêter d'être bon public comme ça, c'est plus possible. Encore que si, c'est peut-être mieux, ça m'évite de me défouler trop sur autre chose.
Il y a bien quelque chose dont il faudrait que je parle, mais je ne veux pas le faire ici, d'abord parce que ça ne mènerait à rien, ensuite parce que je ne tiens pas à ce que ça soit accessible à tous. Je risquerait d'être cruelle et haineuse, et c'est pas la peine. Actuellement je me soucie peu du mal que ça pourrait faire aux principaux intéressés. Je considère avec plus d'attention le fait que ça pourrait me faire du mal à moi, et puisque je n'ai pas en projet de martyriser ma pauvre santé mentale, je vais m'abstenir.

Pour parler de sujets plus réjouissants, ça y est, je pars en vacances !
Et trois fois !
First time, with my prépa friends !
Second time with my lycée friends, my forever friends I mean, even if it does not mean that I do not hope my prépa friends to be forever friends too...
Last, but not least, with my aunt, in Shakespeare's country, to speak Shakespeare's language !

Sinon ma mère a raté sa vie : elle n'a pas de Rolex.
Triste destinée.

Dans un domaine qui n'a rien à voir, je viens de lire une brochure que maman m'a rapportée de sa dernière consultation chez le gynéco, en vue que j'accomplisse quant à moi ma première. Et ça fait peur. Ça s'intitule "La première consultation de gynécologie". Le style littéraire est proprement intemporel, mais ce qui me terrorise un peu, ce sont les photos de jeunes filles vêtues comme dans les années cinquante, dont je n'arrive pas à déterminer si elles sont d'époque ou si elles ont été prises récemment pour montrer que même dans les années cinquante, on savait ce que c'était qu'un utérus. Le petit dépliant raconte tout un tas de choses passionnantes, et tente de justifier dix coûteuses années en fac de médecine par des phrases telles que : "il est possible que l'on vous demande si vous avez déjà eu des rapports sexuels avec votre ami. Cela n'a rien à voir avec de la curiosité malsaine...".
Oui, ça méritait tout de même une taille de police supplémentaire.
Après il y a même des dessins assez stupéfiants, comme une table d'examen avec les charmants petits étriers, et même, mais là on atteint véritablement des sommets, un spéculum.
Rien que de penser qu'on veut introduire cette chose dans mon vagin, j'ai envie de vomir puis de prononcer mes voeux définitifs en donnant ma vie à Dieu. Et puis il faudrait prévenir les gens qui rédigent les "digest de ta première fois avec les doigts de ton/ta gynéco" que le fait de répéter plusieurs fois que les examens sont indolores, ça ne donne pas du crédit à ce qu'ils disent, bien au contraire.
Tour ça pour dire que même s'il faudrait, j'ai pas envie, et je ne vois surtout pas comment ne pas me mettre à pleurer en plein milieu du truc. De la chose.
Voilà voilà.
Je crois que je voulais dire autre chose, mais j'ai oublié.
Ô mon Dieu, je suis en train de devenir sceptique sur la nature même de mon esprit et sur la valeur des réflexions de mon entendement !!

SORTIR DU SCEPTICISME.

2.28.2009

UNDERSTOOD, ENGLISH MAN ?

Words, words, words...

Alors les vacances c'est déjà fini. Qu'est ce que j'ai fait ?
Non, parlons français. Qu'ai-je fait de beau durant ces deux semaines de vide ?
Et bien beaucoup de choses finalement, et ce n'était pas si vide que cela, du moins, ce n'était pas le vide intellectuel auquel on aurait pu s'attendre.
J'ai presque fait tout mon travail, et c'est un motif de fierté non dissimulée. J'ai fait ma géo. J'ai presque fini mon grec. J'ai lu un peu des pièces de théâtre. J'ai fait mon anglais.
...
Quoi d'autre ?
J'ai regardé tout plein de séries à la télé et je me rends compte que je finirai presque par préférer les séries aux films. Enfin pas vraiment mais bon. C'est parce qu'on retrouve les mêmes personnages et moi comme j'ai un quotient affectif surdéveloppé, je m'attache à ces petits personnages fictifs, en l'espace d'une demi-heure, et après je suis triste quand je ne les revois pas. Mais nous n'en avons cure, car mes petits états d'âme sont fort peu intéressant et ne soulèvent pas une agitation digne de ce nom quand je constate à mon grand désespoir, que dis-je, à mon immense désespoir, que... que personne ne poste les commentaires que j'aime tant.

Tristesse. Consternation. Choco Leibniz.

La philo ça me sort par les yeux. Je n'y trouve qu'un intérêt fort modéré dans ma vie et aussi dans mes études. On aura beau me dire que ça forme mon esprit et que c'est important pour toutes les autres manières, et j'aurais beau acquiescer dans le but de me soustraire à ces discours auxquels on ne peut répondre, surtout quand on n'a d'autres arguments que son ressenti personnel proche de la neurasthénie, je ne comprendrai manifestement toujours rien. A vrai dire, ce n'est pas que ça me gêne d'être profondément hermétique aux paroles de Hume ou de Kant. Surtout de Kant. Le problème se pose quand j'ai des choses impératives à lire et que se profile déjà un nouveau devoir écrit en cinq heures qui causera de profondes blessures psychologique dans mon petit être faible et sans défense.

Passons.
En ce moment, c'est joy joy love love friendship is beautiful in my heart. Ou presque.
Le beau temps c'était la meilleure chose qui pouvait arriver pour que j'accueille de façon, sinon positive, du moins satisfaisante, l'idée de plus en plus présente de... LA RENTRÉE.
A part ça j'ai quasiment vu personne pendant ces vacances, j'ai un peu été into the wild amical vu que bon, mon portable n'a pas trop marché à fond pendant quinze jours, mais en fait... en fait c'est pas grave. Les gens ils ont fait autre chose de leur vie, ils ont oublié mon existence, ils on keep themselves to themselves, et moi aussi, et ç'a été très bénéfique je crois.
J'ai eu quelques nouvelles de John Cleese, duquel j'attends impatiemment un manuscrit d'au moins autant de pages que la dernière fois, parce que mon coeur avait fait des bonds tout le week end du fait d'une joie excessive.
J'ai vu Cloclo à Angoulême, et j'ai pris le TGV toute seule comme une grande pour le retour et c'était kiffant à un point non imaginable d'avoir à mes côtés un garçon de 9 ans qui disait "rectum" pendant que je lisais Musset, juste avant que sa mère ne tente de le gifler. Et on est allé dans des lieux trop glauques, autant le Havana Club par les choix déplorables de musique qui y sont fait, que le parking souterrain qui ressemble étrangement à un repère de drogués qui se passent les seringues par esprit de partage, mais aussi à un temple de l'expression du génie artistique au moyen de graff tout à fait.. euh.. tout à fait beaux.
Sinon j'ai appris des trucs croustillants sur "il est pédé" par l'intermédiaire du Lémurien, qui ne m'a d'ailleurs pas demandé comment je vais alors qu'il devait le faire. Sagouin. Pourceau.
Et c'est tout.
Mais le soleil me suffit, et il est mon seul ami, avec mon chat. J'ai peur de passer pour une vieille fille misanthrope en disant que mon seul ami est mon chat. Mais puisque j'aime le soleil du printemps, c'est donc que je ne vis pas cloîtrée chez moi, du moins pas dans les murs, et donc que j'ai encore un brin de vie qui s'agite en moi. D'ailleurs, j'ai consommé 260€ non encore remboursés. J'adore consommer. J'ai des nouvelles lunettes. Waw trop hype ma vie quoi !

Je suis de bonne humeur. Et à l'approche de la rentrée, surtout en prépa, ça ne me ressemble pas. Mais le fait d'ouvrir mes rideaux le matin et de voir que le soleil brille déjà dans mon jardin, qu'on peut laisser un peu les portes ouvertes, que j'ai le soleil dans les yeux quand je conduis au point de risquer un accident de la route parce que je refuse obstinément de mettre mes lunettes de soleil, cela me procure une joie que je qualifierai d'inénarrable parce que j'ai du vocabulaire.

Je conclus sur cette note de poésie.

[EDIT : merde je voulais mettre une photo... TANT PIS.]

2.15.2009

IRONY HEART

J'écoute Will.I.Am et j'aime ça. [edit : j'écoute Just Jack, et j'aime ça]
Tout à fait.


EFFECTIVEMENT !
EN OUTRE...

Je suis en vacances et je ne sais pas exactement à quel moment je vais finir par m'en rendre compte. C'est très mal de commencer à écrire par "je".
JE JE JE JE JE.
J'ai hâte que les vacances d'été arrivent, mais d'un autre côté, ça va être tellement bizarre cette année de khâgne sans tout le monde. On va finir par se retrouver avec un tout petit noyau resserré. Je sais même pas qui est sûr de rester.
Il me semble que j'ai bien raté mes deux derniers devoirs, non, que dis-je, mes trois derniers devoirs. J'aimerais tant vous les faire partager, mais je crois que le meilleur de tous était, et de loin, mon sujet de philo.
"La liberté se réconcilie-t-elle plus facilement avec l'indéterminisme qu'avec le déterminisme ?"
J'ai envie de dire... j'en sais rien.
Il parait que le piège du sujet c'était "facilement". Le problème c'est que moi ça m'a pas du tout posé problème considérant le fait que je ne l'ai pas traité. Mais j'ai grave parlé des choses en soi et des phénomènes, et j'ai grave parlé de Kant, et j'ai grave kiffé faire le pire devoir de toute ma scolarité. C'était une PURE JOUISSANCE.
La pure jouissance c'était aussi de frotter mon bassin au sol avant d'aller manger un Repas Joyeux et de boire un peu de l'alcool pour relâcher l'énorme pression nerveuse qui me tenait depuis plusieurs semaines.

Je suis rigide. Il faut vraiment que je fasse quelque chose. Parce que le pire c'est que contrairement à avant, je m'en rends compte maintenant, mais je n'arrive pas à m'en empêcher. Je suis désagréablement puriste et autoritaire. Je n'aime pas attendre. J'aime être à l'heure, j'aime que les choses soient faites. Mais qu'est-ce que je crains... On dirait que j'ai déjà soixante ans. Heureusement que je bois avec mes amis, ça me rajeunis. J'ai l'intention de faire un gros travail sur moi-même pour lâcher un peu la bride par moments. Ça sera bon pour les autres autant que pour moi.
Le célibat c'est vraiment nul. Je persiste et je signe, les points positifs sont rares. C'est chiant de voir des couples partout. Surtout le jour de la Saint-Valentin, parce que même si c'est commercial, ça exacerbe les sentiments des gens et ils sont encore plus collés qu'à l'habitude, encore plus affectueux et encore plus détestables quand on est soi-même lonely dans son coeur. Comme moi.
J'aimerais bien avoir quelqu'un un jour. C'est vrai. Déjà que ma vie professionnelle ne sera probablement pas super folichonne alors si au moins ma vie sentimentale pouvait ne pas être le néant absolu, ça serait bien. Mais restons positive, petit cheval, il faut penser à autre chose et refouler. Après cinq mois de refoulement intensif de toute forme de douleur psychique ou autre, je commence à bien gérer le problème. Je crois quand dans maintenant un an et demi, c'est à dire en juin 2010, quand j'aurais reçu les résultats de l'ENS qui me diront que je ne suis pas prise (oui, l'ambition est retombée), il y a une grosse bombe qui va exploser dans ma te^te, avec possiblement un petit temps de décalage. Et quand elle aura explosé, il n'y aura plus que peu de solutions : soit je ferais une attaque cardiaque, soit je me suiciderai et alors la prépa n'aura servi qu'à gâcher ma vie, soit je partirai into the wild vivre avec les animaux sauvages et laisser pousser les poils sur mes jambes pour revenir à l'état de nature, soit je ferais violemment l'amour avec 80000 personnes dans les toilettes du Stade de France.
Charmante perspective d'avenir.

Finalement, avec mes amis qui ont un carnet d'adresse gros comme mon classeur de philo de terminale, on ne va pas partir à Barcelone cet été. On fera un gros voyage tous ensemble dans deux ans, mais cet été, on va se faire une petite semaine sur la côte atlantique, avec la mer tout ça, pour se noyer et boire à outrance sur la plage la nuit. Dans l'ordre qu'on veut d'ailleurs. On a deux éventualité totalement antipodiques qui s'offrent à nous, et qui sont faire du camping ou louer une immense villa à des prix défiant toute concurrence parce que Pierre il connaît du monde. Ma nouvelle vie elle est trop bien n'empêche. Je connais des gens qui sont d'un monde complètement différents. Contrairement à ce que j'aurais pu croire, ils ne sont pas pour autant plus terre à terre, et on a des vieux délires qui font tenir le coup. Ils sont différents mais ils sont géniaux aussi. J'adore être avec eux. C'est étrange de venir écrire ça ici, alors que presque aucun d'entre eux ne me lit. Je crois que c'est aussi un moyen de me mettre face à cette réalité, de me dire que j'ai une foutue chance d'être où je suis, d'avoir rencontré ces gens, d'avoir ces gens comme amis, ce qui n'est pas le cas de tout le monde. De savoir que ce sont mes alliés et mes soutiens, qu'ils savent exactement ce que je traverse parce qu'ils y sont aussi et de savoir que malgré tout ce qui nous sépare, je fais partie de leur groupe maintenant, on est ensemble, tous ensemble, et quoi qu'il arrive on ne se lâche pas. J'espère que ça restera vrai, l'an prochain, et toutes les autres années, qu'on ne se lassera pas les uns des autres, qu'on aura toujours des choses à se dire.
Il y a des choses que j'ai toujours du mal à leur dire, j'ai peur que ça marche plus aussi bien après. J'ai parfois peur d'être honnête, alors que je sais, pour en avoir eu des preuves, qu'ils sont capables d'entendre beaucoup de choses et d'en dire tout autant. J'ai encore du mal à les faire entrer dans mon intimité, alors que bizarrement, on parle tout le temps de sexe ou d'autres trucs personnels. Ça viendra avec le temps je pense. Avec d'autres questions, des réponses sincères comme jeudi dernier, de la part de chacun. Ils sont trop intelligents pour juger je crois.

Je vais aller à Angougou alors. Ça va être bian je crois. Je suis sûre.
Vacances, quel doux mots à mes oreilles et à mon coeur.
Coeur : synecdoque pour mon corps tout entier, pour mon être.
Il me reste un mois et demi à faire de la rentrée aux prochaines vacances, dont une semaine de mes amis en Grèce? Après ces vacances, on aura plein de jours fériés, et puis le Concours Blanc sera passé, et on pourra sortir le jeudi et rester tard, et on verra vraiment la fin du tunnel, et on sera heureux. Là, je crois qu'on est pas complètement heureux. Je suis même sûre.

Je vais devoir travailler pendant ces charmantes petites vacances et me décider à ne pas céder à ma cyclothymie. C'est mieux.

1.31.2009

NEO-STOICISME

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I need a pause. I can't stand Orwell and his 1984 any more.
It's TOO MUCH FOR MY POOR LITTLE BRAIN.
It's as if Seven Pounds had drained it with my tears, because my life is... horrible.

En fait non, ma vie est normale, j'en chie mais ça va. En plus je suis gavasse un génie et j'aime ça.
Mon nouvel objectif tout à fait avoué est d'intégrer l'ENS. Ça y est, plus de raison de se cacher. Je suis à Kju mais j'ai décidé d'avoir de l'ambition, et que les autres en aient aussi, parce que sinon on intègrera jamais, et Henri IV restera à jamais l'image du lycée parisien haut de gamme, inaccessible aux provinciaux, et qui garantit la réussite d'une vie.

En parlant de ça, j'en ai marre du parisiano-centrisme qui fait dire aux journalistes que la tempête c'est surfait et que les gens en rajoutent pour qu'on parle d'eux. Alors que c'est faux. C'est vraiment le bordel ici. 60% de la forêt landaise détruite, c'est pas pas rien. En plus, s'ils se souviennent bien les Parisiens, c'est Napoléon qui avait initié la plantation des pins. C'est donc un symbole national qui est menacé, ça va peut-être les faire réagir. En fait on s'en fout.
En plus je suis parisienne, ça craint.

J'ai découvert un truc sensationnel qui m'a fait une joie immense : j'ai le profil. J'ai une tête d'écossaise. C'est pas fou ça ? Si. Les écossais ils ont les pommettes marquées et un petit nez. J'ai l'air écossais. Et en plus les gens ils se moquent de moi dans la rue quand je parle anglais avec mon amie qui va partir avec moi à Londres faire sa vie (si, si) parce qu'ils croient que je suis vraiment anglaise. Ben non.
Même si j'ai "toujours le même talent pour la traduction".
Des fleurs, encore des fleurs, oh oui j'aime ça.

J'AIME ÇA.
J'aime la nouvelle mise en page de mon blog, c'est beaucoup plus chaleureux.

Je n'admets pas les moqueries concernant mon superbe accent scottish. Que ce soit clair. Il me semble honteux que moi, ayant du sang écossais par mon arrière-arrière-arrière grand-père John S****, j'aie moins l'accent scottish qu'une fille du Médoc.
Hum.

Mon fraternel il a fait notre arbre généalogique. Il n'a rien d'autre à foutre le bougre.

Hier j'ai mangé Mc Do. J'aime le capitalisme, la mondialisation et l'américano-centrisme. C'est trop bon. Miss Amanda aussi c'est trop bon.
Dans la même lignée, mardi soir je vais à l'opéra national de Bordeaux Aquitaine, je suis tout heureuse, mais j'ai pas eu le temps de lire l'histoire, donc je vais rien comprendre. Et peut-être que juste avant on ira bouffer à Mc Do, parce qu'on a trop de goût avec mes parents. Grave.

Je me sens libérée d'avoir terminé mon anglais, d'avoir lu La Banane du Se-Tchouan, j'aurais plus à mentir au prof de Français. Et je pourrais vivre pleinement mon bonheur de jouer la pute dans la scène de son mariage.
J'ai pas encore lu Hume par contre, et ça c'est un problème, vu que j'ai ma khôlle mercredi. Si je chante Tosca à la prof, j'aurais la moyenne ? Non, Sarah.
Tu ne seras qu'un petit cheval pour le restant de tes jours.
J'ai une ancêtre qui s'appelait Sheperd, et je suis gavasse réjouie dans mon coeur. Toi, fan de Grey's Anatomy, je te sais jalouse, alors pose un commentaire haineux, ça me fera plaisir.
Vu que je suis en prépa, j'ai un penchant naturel pour le sado-masochisme. Et je deviens progressivement sociopathe aussi, mais c'est une autre histoire. En parlant de Donatien, l'autre jour en Histoire, on a parlé de... attention...

L'AFFAIRE DES CONVULSIONS DU CIMETIÈRE SAINT MEDARD !

Rien de mieux pour se cultiver sur l'histoire religieuse de notre beau pays. Et le prof a dit que ça se rapprochait du sadisme. Et là Lucie m'a signalé que cette réputation n'avait pas encore atteint mes camarades de prépa, et elle m'a assuré que c'est son nouvel objectif. Je la comprends, les rumeurs d'homosexualité, ça va un temps, mais au bout de trois ans ça devient lassant, et puis Donatien est bien plus drôle, après tout. Mes nouveaux amis ils compatissent beaucoup aux rumeurs qui m'ont (nous ont) suivie(s). Surtout Thomas, ce à quoi je ne me serais pas attendue. Ils ont toujours un petit regard bienveillant et après on rit. Grave. On rit gavé en prépa.
Le jeudi des vacances, on va vomir. Mais avant on a trois heures de répétition de théâtre, au moins. Ça va être joyeux.

Le mot de la fin : "la bite entre les jambes".
Comme quoi la fac de Marne-la-Vallée, ça atteint sérieusement les neurones.

1.10.2009

LUCY SARAH BARCELONA & CO

C'est la nouvelle année.
C'est cliché de souhaiter la bonne année sur mon blougue ?
Bonne année !

Je déprimais beaucoup le semaine dernière, et je crois que cette rentrée a été objectivement la pire que j'aie jamais connu. Mais en fait, quand on se relance, quand la machine repart, on se rend compte qu'elle était juste un peu rouillée et que ça ne va pas si mal que ça. Et puis l'appréhension du concours blanc est passée désormais, et je n'avais pas tant à m'inquiéter. C'est loin d'être génial, certes, mais c'est pas catastrophique du tout non plus, ce qui est somme toute fort rassurant sachant que j'ai envisagé pendant les vacances de partir et de ne jamais revenir parce que rien ne me retenait là-bas et que je n'étais pas heureuse. Je n'avais même pas envie de retrouver mes amis. Je n'avais pas particulièrement envie de les voir, de retrouver ma chambre d'internat non plus, et encore moins d'évoluer dans le froid glacial de Bordeaux, dans ce lycée où les gens que j'aimais sont partis, dans une foule de cinquante élèves dont je n'ai envie de connaître qu'une quinzaine et qu'on me reproche de n'avoir rien à faire des autres.
Finalement, c'était bien de rentrer, ça m'a fait plaisir de les revoir. J'ai réalisé que j'ai beaucoup grandi cette année, mais aussi que j'ai beaucoup appris à me remettre en question, même si c'est rarement très agréable.
De plus, ça y est, j'ai mon bac, c'est officiel, je vais pouvoir l'accrocher au mur dans un cadre doré puisque c'est sûrement la seule chose que je réussirai dans ma vie. En fait c'est faux, je réussirai aussi mon année d'hypokhâgne. De là à savoir si je passerai en khâgne, si j'aurai mon équivalence L2, si j'aurai ma licence, si j'aurais mon CAPES qui n'existera d'ailleurs plus, si j'aurai mon agreg, ce qui paraît douteux, si je pourrai aller enseigner en terre anglophone, rien n'est moins sûr. Mais je ne perds pas espoir. Jean-Pierre le tombeur, mon prof de grec, a dit que quand on a fait deux ans de prépa en Lettres Classiques, on ne peut pas connaître l'échec. Ça remonte le moral. Et puis il a des preuves alors je suis tentée de le croire.
J'espère qu'on va pouvoir aller à Garorock. J'espère que le Concours Blanc ne nous pourrira pas encore plus la vie que par essence en nous obligeant à dormir et à travailler pendant que 40 000 personnes seront en train de chanter, de boire, et de consommer de la drogue sans nous à dix kilomètres de chez moi. Mais ce qui me tient le plus à coeur, ce serait qu'on parte tous ensemble à Barcelone à l'Ascension. Ça, ça serait vraiment génial. Une super virée étudiante bien clichée, à faire la fête et à dormir dans des auberges de jeunesse. En plus, je perfectionnerai mon espagnol, qui n'est définitivement pas si piètre que cela.

BONUS EXCLUSIF : les notes de mon Concours Blanc
Philo : 7
Histoire : 11
Géo : 10
Français : 7.5 (tadam !)
Latin : 10.5
Grec : 9
Anglais : 13 (vive moi putain !)
Allemand : 10.5 (et dire que c'est la meilleure note, ça craint)