1.19.2008

Cancer sucks.

Ce jour, ou plutôt le précédent, ou peut-être même celui encore avant, j'ai réalisé que je n'avais certainement pas bien saisi le principe du blog que tu écris sans vraiment t'adresser à quelqu'un en particulier.
Le journal intime en ligne.
Non, en fait je n'avais pas compris mais constatant moi-même le peu d'intérêt que véhicule ce blog, je vais tenter d'au moins le rendre utile pour moi, c'est à dire d'y expier mes démons.

Il faudra donc me pardonner si je suis d'un pessimisme notoire et si je raconte ma vie à outrance. N'est ce pas.

Je rassure les personnes qui liront ce post, ça va, je vais bien. Le moral n'est pas aussi haut que l'on pourrait l'espérer mais bon, il parait que le jour le plus triste de l'année c'est, je crois, le 24 janvier, alors je me dis que ça va venir, et que ce n'est qu'une préparation psychologique au désastre.

Hier soir, comme à mon habitude, j'ai regardé N.C.I.S., et je n'ai pu retenir mes larmes. Bon, il faut dire que le premier épisode était triste et que même Tony a pleuré, alors moi je pouvais bien en faire autant. Mais je crois que cette réaction typiquement freudienne trouve sa source dans une accumulation de désagréments qui font peser l'atmosphère. J'ai pas mal pensé à Clément, depuis qu'on sait ce qu'il a, et que c'est grave, que du moins ça l'a été, il occupe mon esprit et je ne cesse de m'imaginer ce que ça aurait été si ça s'était mal terminé. Je crois que c'est un peu pour lui que j'ai pleuré, et parce que c'est quand les gens ne sont pas près de nous qu'on se rend compte à quel point ils comptent pour nous. Je ne veux pas dire par là que Clément est l'homme le plus merveilleux de la Terre et que je ne pourrais survivre sans sa présence mais tout de même, si jamais il était ressorti les pieds devant... Nous nous serions peut-être tous retrouvés aujourd'hui, quelque part dans Bordeaux, à sangloter devant une plaque de marbre. En ce moment, le week end, je lis un livre qui s'appelle La Fascination du pire. Pour l'instant, je peine encore à cerner où se niche la justification du titre dans le roman mais je crois que ça ne tardera plus. Je trouve néanmoins que ce fameux titre convient bien à ce qui, en tentant de prendre un certain recul sur moi-même, me caractérise. Depuis que mon grand-père est décédé, j'ai réellement bien pris conscience de ce que c'est que la mort, et désormais j'y pense. Souvent. Et là, plus que d'habitude, ça me paraît une évidence d'y avoir songé, même si j'espère qu'il est maintenant hors de danger.

Mais il ne faut pas se leurrer, il n'y a pas que lui. Il y a l'autre. Celui qui depuis je ne sais pas moi, peut-être trois mois, hante mon esprit. J'ai en effet été d'un égoïsme et d'une hostilité assez prodigieuse mais j'estime que j'avais mes raisons et que c'était justifié. D'aucun me contrediront. De toute façon, qu'importe. Je n'ai rien voulu entendre, il m'a fallu digérer. J'avoue qu'aujourd'hui encore ça me déchire de me dire que c'est à moi d'expliquer, ici, ce que je ressens, quitte à, comme l'a dit le monsieur qui nous enseigne la littérature, donner les clés de la réussite. Cela m'énerve en effet de me dire que si jamais il passe ici, j'aurais écrit noir sur vert ce que j'attends pour voir la situation avancer. Je ne dis pas que la dite situation se décantera comme cela. Mais ça vaut peut-être la peine d'essayer. Quoi qu'il en soit, je ne bougerai pas, ce n'est pas à moi de la faire. Je me contenterai d'actionner mes membres supérieurs de façon frénétique sur ce clavier pour décrire des états d'âme pour le moins adolescents, pour ainsi dire dépourvus d'intérêt. Je suis prête maintenant. Mes oreilles sont ouvertes, je peux entendre ce qu'il a à me dire, si du moins cela représente encore quelque chose. Reste que même si je suis prête à écouter, en tant que bonne littéraire qui se respecte, je préférerais lire. Je ne tiens pas à m'adonner à la psychologie de comptoir et je vois d'ici les yeux mouillés et la voix chevrotante me balbutiant des propos que je ne pourrais qu'imaginer étant donné le niveau sonore. Je suis peut-être cruelle. Ce que j'écris est peut-être méchant. Mais je n'ai pas envie de me donner trop de peine non plus. Si j'ai pleuré hier, ce n'était pas pour lui, mais plus à cause de lui, parce que je souffre encore de cette situation que je n'ai pas vue venir et qui m'est arrivée comme le ciel tomberait sur la tête d'Obélix. Il faudra encore mettre de la super glue pour recoller ce qui a été brisé, si toutefois la colle replissait son cahier des charges. Maintenant il faut agir, je n'attendrai pas cinquante ans. A la fin de l'année il partira et je resterai, mais ensuite, ça sera à mon tour de partir. Je garderai les bons souvenirs et je traînerai avec moi ceux qui ont gravé quelque chose de positif sur ma chair. Mais je refuse de regarder en arrière. Lorsque le lycée signera notre arrêt de mort et nous libérera pour nos révisions, ça sera terminé. Qu'on se le tienne pour dit.

Sinon quoi.
J'ai fini Brooklyn Follies, qui est je crois un des meilleurs bouquins que j'ai lu depuis un moment.
Je crois que Paul Auster a vraiment du talent, et j'aime trop l'anglais pour le dire que je lirais d'autres bouquins de lui autrement qu'en VO.

P.S.: Le titre c'est parce que je suis triste que Carlos soit mort.

1 commentaire:

Unknown a dit…

Ma pastèque... C'est pas toujours très drôle de lire tout ça d'ici. Comme diraient les CLAMP, "savoir et ne rien pouvoir faire, c'est aussi souffrir". (comment jouer la victime à la place des autres qui ont tout droit de le faire)
J'espère que tout ira bien. Comme ça me manque de ne pas être là et de ne pas être au courant de toutes ces choses que tu cites, j'en serais jalouse des personnes qui se permettent d'être importantes pour toi et d'être avec toi.
*soupir*
La prochaine fois que tu regarderas la lune, tu récupèreras le pack d'amour que je viens d'y déposer, ok ? Au moins, c'est la même ici comme chez toi.
Fight ! Fight ! Fight !