6.06.2009

ACHILLES

Ce week end, c'est le week end spécial ados sur Canal.
Il paraît que ne pas avoir couché à 15 ans c'est la lose, et que porter des talons hauts en 3ème c'est on ne peut plus normal. Et là je me dis que je suis ringarde, vraiment. En plus, j'ai appris que les sacs Longchamp maintenant c'est pour les classes moyennes et que les gens cools ils les rangent au placard et ils n'en reparlent plus pour pas avoir la honte. Hello, Camille Jullian, t'as la honte tu sais ! Les gamins ils font des fêtes pas possibles à 13 ans alors que moi j'ai découvert ce que veut dire sortir quand j'en avais 15. C'est quoi le souci là ?
J'ai pris un coup de vieux je crois, et pourtant, je suis jeune. Je le revendique parce que bon, j'ai pas envie de devenir aigrie trop vite, quoique ça commence déjà. Je suis déjà un peu une vieille réactionnaire qui campe sur ses positions et qui refuse la discussion.

Merde, je voulais dire un truc super intéressant et j'ai oublié.

Je suis en mode ultra glamour là tout de suite. Je suis en short rose pâle avec des petites fleurs indéfinissables dessus, un short qui n'a plus aucune forme, si tant est qu'il en ait eu une auparavant. Et puis j'ai les cheveux en bataille et puis je suis toute grognon.

C'est important, je trouve, de se sentir importante.
"A sense of power", c'est pas tout à fait ça, mais c'est l'idée. Sentir qu'on compte pour les autres, qu'ils prennent des nouvelles, que ça leur fait plaisir d'entendre notre voix ou juste de savoir qu'on est là. C'est aussi se dire qu'ils ont besoin de nous parfois et qu'ils savent qu'ils peuvent nous faire confiance. C'est très narcissique comme raisonnement, mais je pense qu'on l'a tous à un moment ou un autre, quand un ami vient nous demander conseil ou a besoin de nous pour se rassurer. Mais c'est aussi, en sens inverse, sentir que les gens s'intéressent à nous, qu'ils s'inquiètent quand ça ne va pas, et qu'ils sont des soutiens qui peuvent être juste de principe, mais c'est déjà ça. Savoir que malgré les vacheries qu'on peut se dire, il y a toujours un retour affectueux qui fait qu'on ne leur en veut jamais et qu'on sent bien que c'est l'humour qui nous fait nous maintenir.
Et puis ils sont aussi là quand il faut se battre et se remettre à flot pour ne pas couler dans trois mois. Parce que, dans trois mois, je vais retourner à la case Latin sans passer par la case Départ et sans recevoir 20.000 Francs. Et j'ai plutôt intérêt à y arriver, sinon il va y avoir un souci. D'autant plus que je sens que si ça continue je vais être obligée de modifier quelque peu mon orientation et sacrifier l'enseignement que je pourrais faire des Langues Anciennes, dans le simple et unique but de ne pas finir chômeuse et d'avoir mes diplômes. Et oui, après, quand je serais "post-doctorante", comme il dit le monsieur qui y croit grave, je pourrais être lectrice ou maître de conférence. Ben oui. C'est très enrichissant d'avoir une relation beaucoup plus d'égal à égal avec ses profs, de ne plus être uniquement leurs subordonnés, mais de pouvoir leur parler en faisant juste attention à notre vocabulaire. Parce qu'ils nous considèrent comme des adultes et qu'ils ont plutôt intérêt à être gentils avec nous s'ils veulent qu'on devienne les futurs eux. Ça serait un tel honneur pour eux. Veugra.

Dans une semaine, j'arrête de réfléchir. Dans une semaine je bois comme un trou pour fêter notre victoire éclatante sur cette année. Il nous restera deux semaines à tirer, mais sans devoirs, sans khôlles, avec seulement des fêtes, des soirées de désintégrations, des journées à la plage, des Gay Pride, des aprems au cinéma, qui nous mèneront vers le lieu où on pourra "vivre de sexe et de bière tiède". Bien que je ne sache pas vraiment pourquoi. D'autant que le clan des célibataires se réduit peu à peu, ce qui n'arrange pas le problème. On se sent de plus en plus seuls maintenant qu'on n'est plus que trois.
Il faudrait que j'évite toute expression avec "trou" dedans, qui me rappelle trop celle régulièrement employée dans notre microcosme : "être un trou".
La Grosse est partie. C'est une salope, mais c'est tellement bon de savoir qu'elle est plus là. Maintenant, juste pour l'achever, il va juste falloir qu'elle réalise quels autres petits cadeaux on lui a fait, et puis ça sera bon. Elle n'existe tellement plus aujourd'hui que je n'ai même pas envie de m'étendre sur elle. Au sens figuré bien sûr. Je n'ai jamais souhaité "m'étendre" sur elle. Dégueu.

Pauvre Éric. Il doit être tout triste ce soir. Je pense à toi Éric, même si tu t'en fous parce que t'en sais rien.

XOXO.

1 commentaire:

misomiso a dit…

moi j'ai trouvé ça super intéressant de savoir que le longchamp, c'était pour les wesh maintenant, je dois dire que ne pas le savoir aurait grandement nuit au bon déroulement de ma vie depuis une semaine.