12.03.2008

Why don't you love me, Lord ?

Hi friends,

Je me sens un peu mal, j'ai l'impression d'être sujette à des névroses et qu'en plus le monde entier l'aurait compris. Certes j'admire beaucoup intellectuellement mon prof à ma toison mais j'ai pas spécialement envie que lui s'imagine que je pense à lui sans arrêt et qu'il a fait fondre mon coeur d'artichaut sous le prétexte fallacieux que je l'ai observé pendant la composition de mardi. Je me plains à la face du monde, sur ce blog que personne ne consulte, parce que j'ai le -sûrement vain- espoir que ça me servira de thérapie par les mots et qu'ainsi j'arrêterai un peu d'en parler de façon incessante à ma chère colocataire.
Des fois je sais pas comment elle fait, et dans ces moments là, je vous plains vous, mes amis d'avant, ceux qui m'ont subie durant ces trois longues années d'internat et de lycée, quand je parlais toujours de la même chose parce que moi-même je n'arrivais pas à en détacher mon esprit. Il se trouve que là, j'ai peut-être un peu dépassé la limite.
Après tout ça ne sera pas la première fois que j'aurais franchi la ligne avec un prof. J'ai autrefois fait entrer Hans-Peter dans mon intimité, dans mes souvenirs les plus charnels, et je lui ai montré, j'ai imposé à sa vue et à sa conscience des images que je regrette. Pour autant, je crois avoir conservé une place qui n'est pas trop méprisable dans son estime, et il continue à me dire bonjour quand je le vois, à me traiter comme un être humain. Alors oui, certes, j'ai un peu fait la Gestapo de mon prof de français, mais dans aucune autre intention particulière que celle de distraire mon esprit et de renforcer ma bêtise qui fait qu'après deux ans d'un enseignement acharné mené par un individu avide d'idées générales de noix, j'ai quand même réussi à oublier pendant cinq heures la notion de problématique, et ainsi à rédiger un devoir somptueux en neuf pages mais qui manquent cruellement d'une question qui serait son fil directeur. Je crois bien que mon devoir se suit, qu'il n'est pas trop mauvais, mais oublier de faire une problématique en hypokhâgne, ça tient ou de la débilite profonde, ou alors d'un sérieux problème psychologique passager. Et j'ai du mal prendre une décision entre les deux.
D'autant qu' à force de m'autoanalyser je réalise l'immense nécessité d'une psychothérapie, ou non, plutôt d'une psychanalyse poussée et étendue sans doute à plusieurs années, avec un vrai bon psy, comme le docteur Freud dans La Part de l'Autre, qui me mettrait face à des réalités que j'ai déjà effleurées et qui me terrifient un peu. Je suis intimement persuadée qu'un des fâcheux inconvénients de la psychanalyse c'est qu'à l'issue de celle-ci, on se connaît trop bien, et certaines facettes de sa personnalité ou de son inconscient se révèlent si fortement à nous même qu'on ne peut les ignorer, et alors, on se rend bien compte à quel point notre nature et pervertie et malsaine. Et je crois que je suis quelqu'un de profondément torturé au fond parce que sinon je ne ferais pas les rêves que je fais, qui, même s'ils sont anodins, révèlent des trucs pas cool. Et en plus quand j'étais petite je croyais que ça pousserait, ce qui ajoute au vice de ma personne.
Qu'est ce qui m'a poussée à faire ça ? Je n'en sais fichtre rien, voyez-vous. Ce qui m'importe à l'heure actuelle, ça serait e trouver un moyen miracle pour qu'il ne s'en souvienne pas, ou alors de façon plus imaginable, qu'il le prenne juste avec rigolade et que ça ne porte pas à conséquence, qu'il n'en reparle pas, et surtout qu'il ne se serve pas de ça pour se moquer, même gentiment, de moi, car là je crois que mon auto-dérision irait s'enfouir bien loin, derrière mon ego et derrière la boule visqueuse et noirâtre de honte qui grossit en moi depuis hier. Je me sens juste super con. Je me dis que s'il ne l'avait pas vu, seuls mes amis me prendraient pour une folle, et encore, ce serait marrant, et puis ça finirait par tomber aux oubliettes, comme tout, et on n'en reparlerait qu'en guise d'anecdote, dans des moments particuliers. Alors que là j'angoisse pour demain parce qu'on a théâtre et que je vais le voir, et aussi pour jeudi prochain parce qu'on aura cours, et encore plus pour le moment où il va rendre le devoir où je sens bien la petite pique moqueuse qui pourrait être résumée par "tu ferais mieux de penser à faire une problématique plutôt que de noter ce que je fais sur tes feuilles de brouillon". Là je crois que... Je crois que je pleure. Oui, ça me semble la solution la plus logique et la plus émotionnellement envisageable.
Il faut dire qu'émotionnellement c'est pas la joie totale en ce moment. Surtout quand la famille oublie de souhaiter tes dix-huit ans le bon jour. Et même si tu dis aimablement que c'est pas grave, à l'intérieur, on peut pas dire que ça fasse du bien. Surtout aussi quand cette famille fait un caca nerveux pour descendre de Paris fêter le-dit anniversaire au seul moment où je suis disponible, parce que ça coûte tellement cher le train pour eux qui gagnent quatre fois plus que ma mère par mois, parce que le train c'est fatiguant en plus d'être un investissement. Comme si je n'étais pas au courant. Il est vrai que je ne prends pas le train deux fois par semaine depuis plus de trois ans. Il est vrai que toutes les fois où on s'est vu, ce n'était pas moi, ou mes parents, qui avaient pris train ou voiture pour les rejoindre. Il est vrai que depuis des années ce n'est pas toujours nous qui allons les retrouver, y compris pour mon anniversaire. Ce qui me navre profondément c'est qu'on puisse donner un argument financier à des gens qui se saignent depuis des années parce qu'ils ne gagnent pas bien leur vie, et pour assurer à leurs enfants la vie qu'ils espèrent pour eux. Je trouve ça injuste qu'ils nous aient fait culpabiliser de leur voyage à eux, alors qu'après l'un d'eux offre un cadeau qui coûte au moins deux mille euros à la personne qui partage sa vie.
Je conçois que ce que je dis est excessivement égoïste. Je ne suis pas vraiment jalouse de ce cadeau qui coûte très cher. Quoique. En fait si. Parce que lui il a les moyens de débourser seul cette somme alors que moi on m'a refusé un cadeau qui coûtait six cent euros et qui aurait dû être un cadeau commun, cadeau utile à mes études, sinon nécessaire, parce que c'était trop cher. On n'a pas trois cent euros pour moi mais on les a pour aller à des concerts, à des rencontres sportives, pour payer des pianos.
J'en ai marre que ce blog soit toujours mon défouloir contre les mêmes personnes mais il se trouve que ce sentiment là je le cache depuis quelques temps parce que j'aurais honte de l'exprimer devant mes parents. Alors ici je me plains, non pas tant d'eux que de ce qu'ils dégagent parfois sans le savoir, des sentiments qu'ils suscitent, d'inexistence, de manque d'importance, d'oubli presque.
Je doute que quelqu'un d'autre que moi lise ce post, parce qu'il est long, autobiographique, égocentrique, dépourvu de tout intérêt, et qu'il n'apporte quelque chose qu'à moi.
Après tout c'est déjà pas mal.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Si moi je lis. Je lis tout et je voudrais bien faire quelque chose pour que tu ne souffres plus mais je peux pas alors ça m'emmerde.
Mais puisqu'on en est au moment d'être egocentrique et orgueilleurse: moi je t'ai fais un cadeau, mais mon cadeaux sert à rien, même s'il est beau, et d'ailleurs mon cadeau à une fonction mais je pense pas que tu auras vraiment l'occasion de t'en servir. Pourtant j'aimerais bien que tu l'ais avec toi parce qu'il est beau et que j'espère qu'il te fera penser à moi et autre chose de plus loin et de plus agréable et bref, je veux que tu sois heureuse alors j'espère que ça marchera.

En totu cas je t'aime.

Johanne Of Arc

Anonyme a dit…

Je m'offusque, il est vrai que je ne laisse que rarement des commentaires mais je lis quand même ton blog.

Je te soutiens Sarah, comme Marine je voudrais pouvoir te consoler mais je suis pas vraiment doué pour ce genre de chose, je n'ai qu'un petit mot à te dire, Courage.

Unknown a dit…

Moi aussi je te lis... sinon, je peux t'apprendre quelque chose. Pour l'instant moi je ne suis pas encore assez fatiguée pour avoir fait cette erreur-là (ce qui ne m'empêche pas d'en avoir fait des pires dans mes copies), mais j'ai aussi une amie en hypokhâgne qui m'a avoué avec angoisse à l'issue de notre derrière dissert de Lettres qu'elle avait, dans sa... fébrilité disons, oublié de faire une problématique. Tu n'es ni seule, ni débile.
Pour ton prof, je ne suis pas sûre d'avoir compris... c'est juste parce que tu l'as observé pendant un devoir que tu t'imagines tout ça ? Je doute de toute façon qu'un prof s'offusque qu'une élève ait le béguin pour lui, c'est plutôt flatteur... Enfin, c'est ce que je pense.
Pour ton titre : c'est parce qu'il est mort.
Ah, et c'est vrai que cette année j'ai oublié ton anniversaire. Je suis désolée.

Heureusement qu'il existe, ton blog, sinon j'aurais vraiment l'impression d'avoir rêvé ma rencontre avec une personne aussi flamboyante que toi.

Anonyme a dit…

heeey man, non mais ho ça va hein, moi je vais tout le temps sur vos blogs et y'a jamais rien D :< non mais ho hein ha hé UNDERGROUND.

hurm hurm, pardon.

J'ai pas lu en entier, pour une raison que tu pourras comprendre j'en suis sûre, mais je vais dire quelque chose de rassurant, sache que non, tu as pas été chiante dans tes confidences, parce que les confidences, c'est jamais chiant, même si on les répète vingt fois, et je pense aussi que non tu as pas besoin d'un docteur freud, je pense que tu as justebesoin d'une recette merveilleuse, qui est... LE PSYCHODRAME.
ou alors tu écris un bouquin.
plein de bouquin.
tiens, en aprlant de ça, je vais compter combien de pages j'ai écris sur word, moi la wanabee writer. <3<3<3<3<3 Love uuu.

je te promets avec moi ça marche...